« La cigarette électronique ne doit pas être proposée comme aide au sevrage tabagique dans la prise en charge des fumeurs par les professionnels de santé », vient de statuer le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) dans un avis publié le 4 janvier 2022.
Ainsi, « les professionnels de santé qui accompagnent un fumeur dans une démarche de sevrage tabagique se doivent d’utiliser des traitements médicamenteux ou non, ayant prouvé leur efficacité ». Et donc, pas l’e-cigarette. La raison ? Les preuves de ses bénéfices dans les études, qu'elle soit avec ou sans nicotine, sont insuffisantes.
De plus, la cigarette électronique doit encore moins être utilisée chez la femme enceinte fumeuse, et ce en l’absence de données sur l’efficacité mais également sur les risques du vapotage. Ce sont les substituts nicotiniques qui doivent être utilisés durant la grossesse.
Rappelons qu’en 2016, le HCSP s’était déjà exprimé sur cette question et avait alors avancé que la cigarette électronique « pouvait être considérée comme une aide au sevrage tabagique ; qu’elle était un outil de réduction des risques du tabagisme (avec une question sur les usagers concomitants de tabac et de cigarette électronique) ; mais pouvait constituer une porte d’entrée dans le tabagisme ». Le HCSP avait alors recommandé « d’informer, sans en faire publicité, les professionnels de santé et les fumeurs sur le fait que la cigarette électronique était un outil d’aide à l’arrêt du tabac ».
C’est donc un changement de paradigme qu’avance aujourd’hui le HCSP, l'e-cigarette ne devant pas être proposée comme aide au sevrage tabagique.
Toutefois, l’instance apporte une exception à cette règle dans son avis de 2022. En effet, elle estime que l'e-cigarette pourrait être utilisée pour atteindre des publics vulnérables (en raison de co-addiction, de comorbidités, de facteurs sociaux…) à forte dépendance nicotinique, ayant exprimé une préférence pour le vapotage et présentant une faible adhésion aux traitements validés. « La priorité reste en effet l’amélioration de leur accès aux soins et de leur prise en charge », justifie le HCSP.
Mais, « le vapofumage est formellement déconseillé dans toutes les situations », ajoute le Haut Conseil.
En revanche, si le vapotage ne doit pas être proposé par les professionnels de santé, il n’est pas pour autant à bannir. « Ces produits sont des produits de consommation, ils peuvent ainsi être utilisés par la population en dehors (ou en complément) d’une prise en charge dans le cadre du système de soin, indique le HCSP. L’absence des connaissances fondées sur les preuves n’exclut pas que ces produits utilisés hors système de santé puissent représenter une aide pour certains consommateurs et contribuer ainsi à améliorer leur santé. »
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