Le nombre de cas de rougeole répertorié en France est passé de 2 636 en 2019 à 240 en 2020, soit un total divisé par dix. Une excellente nouvelle face à cette maladie extrêmement contagieuse revenue en force ces dernières années à la faveur d’une recrudescence d’hésitation vaccinale. Santé publique France attribue d’ailleurs cette baisse à l’amélioration de la couverture vaccinale du nourrisson depuis que le vaccin contre la rougeole est devenu obligatoire en 2018 (et non plus recommandé). « L’objectif d’une couverture vaccinale par le ROR de 95 % à l’âge de 2 ans devrait être bientôt atteint, au moins pour la première dose. »
Mais ce sont surtout les mesures barrières mises en place pour faire face à l’épidémie de Covid-19 qui ont permis un recul aussi important. Confinement, gestes barrières, port du masque, distanciation physique, couvre-feu… ont en effet empêché la transmission des autres pathogènes respiratoires. Preuve en est, sur les 240 cas répertoriés en 2020, 230 (96 %) ont été déclarés au premier trimestre et faisaient suite à « une année 2019 épidémique ». « Comme la majorité des pays européens, la France a enregistré une chute rapide du nombre de cas déclarés à compter du mois d’avril 2020, suivie d’une circulation virale quasi inexistante », remarque Santé publique France.
Sur les 240 cas identifiés – soit un taux de déclaration de 0,36 cas pour 100 000 habitants – 72 ont fait l’objet d’une hospitalisation (30 %) dont 3 en service de réanimation (1,3 %). De plus, 23 cas (9,5 %) ont souffert de pneumopathie (dont 19 hospitalisés). Aucun cas d’encéphalite et aucun décès ne sont à déplorer.
Foyers épidémiques
La circulation du virus a été limitée à un tiers de l’ensemble du territoire (34 départements), avec essentiellement quelques cas sporadiques, à l’exception de six départements où des foyers épidémiques ont été observés au cours du 1er trimestre, « principalement au sein de communautés de gens du voyage » : Ain, Bas-Rhin, Gironde, Haute-Savoie, Nord et Seine-Saint-Denis. Santé publique France rappelle qu’il « existe toujours un risque d’extension en raison d’une mauvaise couverture vaccinale et/ou de populations en situation de précarité ». En effet, dans la population ciblée par les recommandations vaccinales, près de 89 % des cas de rougeole sont survenus chez des sujets non ou mal vaccinés.
La circulation virale quasi inexistante de la rougeole s’est poursuivie au premier trimestre 2021. Malgré tout, Santé publique France appelle à poursuivre l’amélioration de la couverture vaccinale, en particulier par le renforcement du rattrapage vaccinal pour augmenter la couverture vaccinale chez les adolescents et les jeunes adultes. Sans cela, face à une maladie très contagieuse et sans traitement curatif spécifique, « la survenue de nouvelles vagues épidémiques d’ampleur importante reste possible en France au cours des années à venir, comme cela a été observé en métropole ou dans plusieurs autres pays européens au cours de ces dernières années ».
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