Les excellents résultats affichés en 2022 pour les produits de santé et de prévention de premier recours – les médicaments et les dispositifs médicaux à prescription médicale facultative et les compléments alimentaires – sont une opportunité pour l’association NèreS de démontrer que la pharmacie est devenue incontournable pour l’entrée dans le système de soins et pour la prévention. À l’heure où l’accès aux soins est compromis par des médecins en sous-effectif, engendrant déserts médicaux, allongement des temps d’attente, voire renoncement aux soins, l’officine apparaît comme une solution pour améliorer la situation.
En effet, selon le baromètre NèreS pour 2022 (réalisé par le cabinet OpenHealth), la fréquentation des pharmacies est en nette augmentation et, par ricochet, le nombre de dispensations réalisées également, atteignant 1,2 milliard (+13 %). « Ces résultats, prévient NèreS, doivent être observés à travers le prisme d'un fort effet conjoncturel lié à un épisode épidémique hivernal (principalement grippal +112 % par rapport à̀ 2021) particulièrement prégnant. » En conséquence, les ventes des produits de premier recours, qui représentent 51,7 % des dispensations totales, bondissent de 14,4 % en valeur et de 17,2 % en volume. Le chiffre d’affaires des dispositifs médicaux progresse ainsi de 21,1 %, celui des compléments alimentaires de 14,6 % et même celui des médicaments à prescription médicale facultative, traditionnellement plus en retrait, de 11,3 %.
Libérer du temps médical
Sur une moyenne de 281 millions de visites par mois en officine, 78,1 millions concernent uniquement des achats de produits de premier recours sans prescription, soit 26 visites par seconde sur une base d’ouverture de 11 heures. « Ce rôle renforcé des officines dans le premier recours a probablement été facilité par l’élargissement du rôle des pharmaciens qui s’accélère depuis la crise sanitaire notamment avec la vaccination, les tests Covid, les tests grippe, la téléconsultation, etc. », estime l’association. En outre, sur les 656 millions de dispensations de produits de premier recours l’an dernier, 353 millions sont réalisées sans ordonnance (+17,6 %), dont 17,1 % en dehors des horaires d’ouverture des cabinets médicaux. « Cela montre la participation active des pharmacies à la permanence des soins », souligne Nicolas Grélaud, directeur des opérations d’OpenHealth Company.
Autre enseignement : le développement du marché des produits de premier recours bénéficie à tous les types de pharmacie, quel que soit leur chiffre d’affaires ou leur emplacement géographique, même si les petites pharmacies de quartier enregistrent les plus fortes croissances. En outre, les Français font désormais de plus en plus le choix de la pharmacie, même lorsque des produits, comme les compléments alimentaires, sont disponibles dans d’autres points de vente. Sur ce marché, les ventes en valeur ont progressé de 14,6 % en pharmacie (78 % des parts de marché), alors qu’elles ont chuté de 14,1 % dans les magasins bio.
Remarquant par ailleurs que l’an dernier, 91,4 millions des dispensations de prescription étaient composées exclusivement de produits de premier recours, le président de NèreS, Vincent Cotard, note qu’elles auraient tout aussi bien pu être délivrées sans ordonnance, donc sans recours à un médecin. Ce sont donc plus de 91 millions de consultations médicales qui auraient pu être évitées si le parcours de soins indiquait clairement la pharmacie comme la porte d’entrée du système de santé. « Cela représente jusqu’à 16,76 jours de consultations par médecin généraliste qui pourraient être libérés chaque année et réinvestis pour améliorer l’accessibilité aux médecins. Cela devient urgent lorsque l'on sait que 3,5 millions de Français déclarent avoir renoncé à se soigner en 2022 faute de disponibilité d’un médecin généraliste. »
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