Lancé en 2011 par la CPAM d’Île-de-France, le dispositif ASAFO doit être prochainement déployé à l’ensemble du territoire comme le précise l’une des premières mesures de l’avenant économique, signé le 10 juin par la FSPF. La connexion au dispositif d’alerte sécurisée automatisée aux fausses ordonnances (ASAFO) aurait même dû être possible dès le 12 juin pour tous les pharmaciens. Cependant, l’assurance-maladie a confirmé au « Quotidien du pharmacien » le report du déploiement de l'outil. La CNAM a précisé en avoir « informé les représentants de la profession auprès de qui elle reviendra pour avertir de la date de mise en œuvre de cet outil ». Une fois le dispositif accessible à tous, il faudra attendre l’entrée en vigueur de l’avenant, via la publication d’un arrêté au « Journal Officiel », pour déclencher la mise en place d’une ROSP à l’usage, sans doute pas avant le mois de juillet.
Pour les médicaments de plus de 300 euros
L’outil sera accessible via Amelipro avec la carte CPS ou e-CPS du pharmacien titulaire, la carte CPS d’adjoint ou CPE d’un salarié de l’officine. Pour toucher la ROSP de 100 euros à l’usage, les officinaux devront se connecter au moins une fois par semaine à ASAFO pendant 90 % de l’année (ce qui équivaut donc à au moins une connexion pendant 46 semaines). Comme le décrit Philippe Besset, président de la FSPF, « le dispositif doit être utilisé par le pharmacien lorsque ce dernier à un doute sur l’origine d’une ordonnance portant sur des médicaments de plus de 300 euros et qu’il ne connaît ni le patient ni le prescripteur. » Des questions se posent encore sur ce nouveau dispositif, notamment concernant son efficacité. Les officinaux installés hors d’Île-de-France ne devront premièrement pas s’étonner de ne trouver aucune ordonnance falsifiée à consulter au départ, hormis celles renseignées par des officinaux franciliens. Il faudra attendre que les pharmaciens se saisissent de l’outil et l’enrichissent pour que la base de données soit suffisamment fournie.
Éviter les indus
Autre limite, ASAFO n’est pas intégré aux LGO, du moins pas pour le moment, au grand dam des syndicats. Qu'en sera-t-il de son ergonomie ? Les pharmaciens qui l’expérimentent depuis de nombreuses années ont souvent critiqué le manque de rapidité et de fluidité d’ASAFO. Comme le promet la CNAM, la version de base est censée « faire l’objet d’évolutions afin de tenir compte des propositions d’amélioration des pharmaciens utilisateurs » . Enfin, se pose la question de son utilisation en vie réelle. Un dernier point qui ne manque pas d’inquiéter Philippe Besset. « Je ne veux pas que les confrères se mettent en danger. Dans ce cas, il faut qu’ils puissent délivrer et, a posteriori, qu’ils indiquent la mention "délivrance sous contrainte" permettant à la fois d’éviter un indu et d’informer les forces de l’ordre », estime le président de la FSPF, qui a fait part de cette proposition à la CNAM.
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