À la Pharmacie Bergère tout est réglé comme du papier à musique. « C’est simple, tout est processé », explique d’emblée Michael Cohen quand on lui demande comment il trouve le temps à la fois de diriger son officine parisienne, de s’investir dans une société d’accompagnement de startups et de chanter sur scène. Passé par Procter & Gamble comme délégué pharmaceutique, le titulaire est loin d’avoir des œillères. Son truc : utiliser des astuces glanées ici ou là.
Ainsi après avoir travaillé à un rythme intense dans sa première pharmacie, aujourd’hui, dans sa deuxième, il s’est fixé un cap, tel un refrain : faire en sorte que son équipe ait le plus de temps possible à consacrer aux patients.
Comme en GMS
Pour cela, il pilote sa petite entreprise à la manière des géants de la grande distribution. « J’ai instauré des process pour tout : le réassort, les commandes labos en direct, les BRI, la gestion des périmés, des avances, des différés, du distributeur de préservatifs, des locations, des stupéfiants etc… Cela permet de libérer du temps », égrène le trentenaire. De même, « quand vous êtes passé, comme moi, chez le vendeur (N.D.L.R. son expérience chez Procter & Gamble), il est ensuite plus facile d’acheter (…). Pour chaque rendez-vous, j’arrive armé », entonne-t-il. Sa principale arme ? Un tableau excel composé de centaines de pages. Une par laboratoire. Et pour chacune des datas croisées dans tous les sens. Ainsi à chaque rendez-vous, le titulaire sait, d’un coup d’œil, les quantités qu’il doit acheter en fonction de ce que son officine est en mesure d’écouler, les périmés qu’il a à gérer, combien le laboratoire lui doit… Objectif : être préparé comme l’est le commercial, face à lui.
Au quotidien, cet hyperactif utilise aussi des solutions qu’il appelle des « outils d’entrepreneur ». Ainsi de l’application Notion, un espace de travail connecté. « Il s’agit d’une sorte de mélange entre Word, Excel, un espace où on peut tous collaborer que j’ai mis à disposition de l’équipe », précise-t-il. Et comme entrepreneur officinal, il a choisi Digipharmacie pour gérer ses factures, ou encore Faks pour piloter les BRI et les litiges… Des astuces qu’il a trouvées sur le tas, et non sur les bancs de la fac.
Vulgariser autrement
Pour les patients aussi, Michael Cohen sort des sentiers battus. Le titulaire par ailleurs chanteur a, par exemple, imaginé un « rap du Doliprane » pour faire comprendre à travers des mots simples l’usage du paracétamol. Et déjà, il aborde avec enthousiasme la pharmacie de demain, avec « l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, davantage d’écrans… ». Et n’hésite pas à anticiper quitte à faire œuvre de disruption en étant le premier officinal à accepter la cryptomonnaie. Reste que curieusement, pour lui, le bon choix ne rime pas toujours avec la « techno ». Ainsi point d’automate hightech chez lui. Pour son back-office, comme ailleurs, il a orchestré les choses à sa manière. Exit les tiroirs, les produits sont stockés dans des meubles Ikea issus de la fameuse gamme Billy. Un choix rock’n roll ? Assurément pas, si on s’en tient à la note !
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