Très agacée par l'absence notable d'avancée concernant la réforme du 3e cycle court des études de pharmacie (R3C) et de date fixant le début des négociations conventionnelles sur le volet économique, la profession réaffirme son intention de se mobiliser dans les semaines à venir. Avant d'envisager tout mouvement d'ampleur, syndicats et étudiants veulent toutefois accorder une dernière chance aux pouvoirs publics.
Les pharmaciens iront-ils dans la rue et/ou feront-ils grève pour obliger les autorités à tenir leurs promesses et à prendre conscience des difficultés économiques que vit aujourd'hui la profession ? Pour l'instant, il est encore trop tôt pour le dire. À l'occasion d'une conférence de presse commune tenue ce 25 octobre, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), les représentants des groupements (Federgy, UDGPO), des étudiants (ANEPF) et le président de la Conférence des doyens des facultés de pharmacie ont affiché un front uni et annoncé leur intention de se mobiliser tous ensemble si les pouvoirs publics n'apportent pas, rapidement, des réponses concrètes sur deux sujets majeurs. Les négociations conventionnelles avec l'assurance-maladie sur le volet économique et la réforme du troisième cycle court des études de pharmacie.
Sur le premier sujet, la profession attend désespérément que le ministère communique la date de lancement de ces discussions. Annoncées pour le début de l'automne, puis novembre, ces dernières ne devraient finalement pas commencer avant… décembre. Une situation insupportable pour la profession alors que les négociations conventionnelles des médecins, elles, ont pu commencer. La réforme dite R3C, elle, est dans les cartons depuis 8 ans et l'absence d'échanges constructifs avec les ministères concernés ces dernières semaines n'incite pas forcément à l'optimisme. « Toute la profession est unie, se félicite Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO. Il y a un vrai danger sur le réseau. Il faut se mobiliser aujourd'hui si l'on veut exister demain. Si l'on ne fait rien, c'est la prise en charge des patients qui sera altérée », alerte Pierre-Olivier Variot, qui ne manque pas de rappeler un autre risque qui pèse sur la profession, celui de la financiarisation.
Lui aussi très satisfait de voir la profession partager un objectif commun, Philippe Besset, président de la FSPF, estime également que les pharmaciens ne peuvent plus rester sans réagir alors que la liste des promesses non tenues par les autorités compétentes s'allonge. Néanmoins, il n'est pas encore question de donner un calendrier concernant de futures actions, ni de dévoiler leur contenu même si des pistes avaient été évoquées il y a quelques jours (éteindre les croix pour symboliser la mort des officines, faire la grève de la permanence des soins, voire fermer complètement les officines…). « On laisse encore quelques jours aux pouvoirs publics pour nous répondre, explique Philippe Besset. Si rien ne se passe, on se lancera alors dans une mobilisation physique », promet-il. Une date a été fixée comme ultimatum : le 11 novembre.
Si mobilisation physique il y a, les étudiants en pharmacie se disent prêts à aller dans la rue. Entre le nombre de places vacantes en deuxième année sur les deux dernières années, la réforme du R3C au point mort et le manque global d'attractivité de la filière, les griefs ne manquent pas. « On doit permettre aux étudiants de se former aux nouvelles missions, au futur de la profession. Or, notre formation n'évolue pas, déplore Lysa Da Silva, présidente de l'ANEPF. La réforme du 3e cycle est une nécessité. Des promesses ont été faites au printemps dernier (par Olivier Véran) depuis, le sujet n'avance pas. Si nous n'obtenons pas d'engagements sur cette réforme, et sur les négociations conventionnelles, avant le 11 novembre, nous nous mobiliserons physiquement. Les étudiants y sont prêts », promet Lysa Da Silva. « Ces deux sujets, ont un même objet, ajoute Philippe Besset. Garantir l'attractivité de la profession pour maintenir le réseau », résume-t-il.
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