Les derniers détails logistiques sont en cours de résolution, mais le tout premier traitement anti-Covid disponible en pharmacie, Paxlovid, doit arriver d’ici à quelques jours. Une première livraison a été annoncée par le ministre de la Santé, Olivier Véran, pour la fin du mois de janvier, sur une commande totale pour 2022 de 500 000 doses.
« Il y aura d’abord quelques milliers de doses disponibles, distribuées par Santé publique France dans un premier temps avec des dépositaires, et dans un second temps, quand les livraisons seront plus importantes, avec les grossistes-répartiteurs », indique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Paxlovid (nirmaltrevir et ritonavir) bénéficie d’un accès précoce accordé par la HAS et l’ANSM dans le traitement curatif du Covid chez les adultes ne nécessitant pas d’oxygénothérapie mais présentant un risque élevé d’évolution vers une forme grave. Sa posologie : 2 comprimés de nirmaltrevir et 1 comprimé de ritonavir par voie orale, deux fois par jour pendant cinq jours, à administrer le plus tôt possible après diagnostic et au maximum dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes. Paxlovid est délivré sur prescription médicale. Le parcours du patient passe donc par une consultation médicale au cours de laquelle le médecin doit l’enregistrer de manière anonymisée sur une plateforme gérée par le titulaire du Paxlovid, Pfizer, et peut alors éditer une ordonnance munie d’un Datamatrix. Une fois à la pharmacie, le patient doit être dépisté pour le Covid si cela n’a pas été fait jusque-là et, en cas de test positif, le pharmacien peut commander, via la plateforme Pfizer, en flashant le Datamatrix sur l’ordonnance, pour une livraison dans les 24 heures.
Coupe-file
« On a insisté pour que les patients fragiles que nous connaissons et que nous dépistons positifs au Covid puissent avoir un coupe-file chez le médecin pour bénéficier rapidement de la prescription et qu’on puisse tout aussi rapidement commander le médicament, de façon à respecter le délai de 5 jours. Sur ce point nous devons travailler avec les syndicats de médecins pour éviter toute perte de chance », explique Gilles Bonnefond, porte-parole de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Dans son avis, la HAS indique que l’efficacité du Paxlovid a été évaluée à 85,2 % pour réduire le risque de progression vers un Covid grave et que son mécanisme d’action « laisse espérer une efficacité maintenue sur les différents variants, y compris Omicron ». Elle souligne également que Paxlovid n’est pas recommandé pendant la grossesse et qu’il est contre-indiqué en cas d’insuffisance hépatique ou rénale sévère. Sa posologie peut être adaptée en cas d’insuffisance rénale modérée. Ce traitement peut aussi être contre-indiqué en raison d’un risque d’interactions avec d’autres médicaments. Il revient au médecin de déterminer si l’autre traitement peut être arrêté ou adapté le temps de la prise de Paxlovid.
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