Bien qu’en baisse depuis 2020, le nombre des agressions déclarées à l’Ordre par les pharmaciens continue de préoccuper l’instance professionnelle.
En 2021, 434 agressions ont été déclarées auprès de l’Ordre des pharmaciens par des officinaux, des hospitaliers et des biologistes médicaux. Dans 152 des cas il s’agissait de vols, dans 262 autres cas d’injures et menaces, pouvant aller jusqu’à l’agression physique.
Ces exactions ont conduit à 186 dépôts de plainte. 23 déclarations portaient sur des faits perpétrés dans le cadre de l'établissement du passe vaccinal ou de la vaccination, 35 lors de la réalisation de tests antigéniques.
Cette baisse des agressions de 26 % par rapport à 2020, année record qui avait vu 584 pharmaciens agressés, est cependant loin de rassurer l’Ordre. En effet, les chiffres recensés « ne sont pas exhaustifs » car ils ne concernent que des actes déclarés. L’instance ordinale incite une nouvelle fois les pharmaciens à effectuer un signalement en cas d’agression ou d’actes de malveillance. « Cette remontée de terrain est en effet indispensable pour pouvoir accompagner les pharmaciens et alerter les pouvoirs publics », insiste l’Ordre des pharmaciens dans son rapport d’activité.
Afin de venir en aide aux officinaux victimes de ces situations intolérables, l’Ordre s’appuie sur son réseau départemental de conseillers ordinaux « référents sécurité ».
Comme le rappelle Bruno Maleine, président de la section A (titulaires), le Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens (CROP) reste le principal interlocuteur pour la gestion de ces déclarations, « il en informe le référent sécurité national, il peut entrer en contact avec les autorités locales, se constituer partie civile et peut apporter de l’aide au pharmacien grâce au dispositif d’entraide ».
À Mayotte, la situation a particulièrement été préoccupante au cours de l'année écoulée. Dans le 101e département français, la couverture sociale de la population n’est pas alignée sur celle de la métropole ce qui engendre d’importantes inégalités en matière d’accès aux soins. Dans un contexte sanitaire aggravé par la crise sanitaire liée au Covid-19, les officines mahoraises ont été parmi les premières victimes des fortes tensions sociales. Ont ainsi été recensées des agressions aux comptoirs, des cambriolages, des fermetures préventives ou encore des procédures d’acheminement de médicaments empêchées par l’insécurité sur les routes.
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