Sur les 24 % de femmes fumeuses, seulement 45 % ont arrêté de fumer durant leur grossesse. En revanche, 93 % ont déclaré n’avoir jamais bu d’alcool une fois enceinte, selon des données de 2021 du Baromètre Santé publique France.
La consommation de tabac est encore très courante en population adulte en France hexagonale en 2021, avec 25 % de tabagisme quotidien, et également durant la grossesse, comme le montre une analyse de données du Baromètre de Santé publique France (SpF) datant de 2021. En effet, Parmi les mères d’enfant de 5 ans ou moins en 2021, 24 % fumaient lorsqu’elles ont appris leur grossesse. Et selon l’étude de SpF, plus de la moitié d’entre elles ont déclaré ne pas avoir arrêté de fumer durant toute leur grossesse, soit 13 % des mères de jeunes enfants. « Ces proportions n’ont pas évolué par rapport aux estimations de 2017 », indique SpF. Dans le détail, parmi les fumeuses, 45 % ont déclaré avoir arrêté dès qu'elles ont appris leur grossesse ou pendant leur grossesse, 51 % avoir réduit la quantité fumée sans arrêter et 4 % n'avoir ni arrêté ni réduit leur consommation.
Zéro alcool
En revanche, la consigne zéro alcool pendant la grossesse est bien plus respectée, avec même une amélioration par rapport à l’enquête menée en 2017. En effet, les mères de jeunes enfants sont plus nombreuses à déclarer n’avoir jamais bu d’alcool pendant leur dernière grossesse en 2021 qu’en 2017 (93 % contre 88 %). Néanmoins, 7 % d’entre elles ont déclaré en avoir bu en 2021 : 6 % ont bu uniquement pour les grandes occasions, et moins de 1 % a déclaré une consommation d’alcool supérieure à une fois par mois.
Face à ce constat, Santé publique France juge « important de poursuivre les efforts de prévention et d'accompagner les femmes qui pourraient être en difficulté avec la consommation de substances pendant leur grossesse – alcool comme tabac - car le nombre de femmes et d'enfants concernés est loin d'être anecdotique ».
Toutefois, l'enquête à l'origine des données présente des limites, reconnues par les auteurs de l'étude. « Elle repose sur des déclarations, potentiellement biaisées par un souci de "désirabilité sociale" sur un "sujet sensible" ou par une mémoire imprécise, expliquent les chercheurs. Par ailleurs, elle ne cible pas uniquement des femmes enceintes ou mères de jeunes enfants, de sorte que les estimations sur cette catégorie reposent sur un échantillon réduit. »
Mais l'estimation de la consommation de tabac pendant la grossesse est proche des résultats d'une autre enquête, périnatale, de 2021, celle de la consommation d'alcool apparaissant légèrement supérieure.
Continuer d’informer
Pour améliorer la situation et mieux informer les femmes, des acteurs régionaux et nationaux sont engagés. « Des campagnes nationales ont ainsi été diffusées ces dernières années par Santé publique France : pour expliquer le principe de précaution du zéro alcool pendant la grossesse, ou encore pour encourager l’entourage des femmes enceintes à les soutenir dans leur abstinence pendant la grossesse », évoque SPF. Un dépliant « Grossesse sans tabac » est disponible à la commande pour tous les professionnels, et une rubrique du site Internet de Tabac info service est à destination des femmes enceintes. Il convient également de pouvoir aborder ces questions avec les professionnels de santé lors des consultations préconceptionnelles, à l’entretien prénatal précoce et tout au long de la grossesse avec les deux parents. Pour les femmes en difficulté avec leurs consommations, une aide et écoute spécifiques sont nécessaires. Une orientation vers des dispositifs d’aide et d’accompagnement, en physique (centre d’addictologie) ou à distance (alcool-info-service.fr et tabac-info-service.fr le cas échéant), peut alors être proposée.
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