Dans un projet de recommandation, la Haute Autorité de santé (HAS) remet en cause la prise en charge des traitements de désensibilisation de l’allergie.
Saisie par la Direction de la Sécurité sociale (DSS) sur la question des conditions de remboursement des allergènes préparés pour un seul individu (APSI), la Haute Autorité de santé (HAS) a lancé une large consultation publique en décembre 2017 auprès des associations, des patients, des professionnels, des sociétés savantes et des industriels. Celle-ci s’est achevée le 21 janvier, mais déjà, dans un projet de recommandation, la HAS préconise, que « les modalités de prise en charge des APSI devraient être harmonisées à celle de leurs alternatives thérapeutiques, à l’exception des formes injectables qui ne devraient pas relever d’une prise en charge par la solidarité nationale ». Autrement dit, la prise en charge des APSI sublinguaux pourrait être ramenée à 15 %, tandis que ceux administrés par voie injectable seraient totalement déremboursés.
Une perspective qui inquiète de nombreux patients allergiques et les professionnels. « À l’heure où l’allergologie a enfin été reconnue, les traitements de désensibilisation qui ont pourtant fait leurs preuves (introduction dans les recommandations du GINA, entre autres) sont menacés de déremboursement », déplore ainsi le Syndicat français des allergologues (SYFAL).
Les politiques aussi se saisissent de la question. Dans une question écrite à la ministre de la Santé Agnès Buzyn publiée au « Journal officiel » du 25 janvier, la sénatrice de l’Aisne Pascale Gruny (Les Républicains) demande le maintien du taux de remboursement des APSI. Dans le cas contraire, « la moitié des patients éligibles à l'immunothérapie allergénique risquerait d'être privée du jour au lendemain de ce traitement qui reste à ce jour sans alternative thérapeutique, le seul à pouvoir traiter les allergies respiratoires et modifier leur cours naturel en s'attaquant à la cause même de la maladie, contrairement aux médicaments symptomatiques », explique-t-elle. Pour l’heure, la ministre n’a pas fait encore connaître sa réponse.
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