Les patients atteints d'amylose cardiaque attendent toujours la publication d'un arrêté qui entérinera le remboursement du Vyndaqel, médicament qui permet de réduire la mortalité due à la maladie.
Pourquoi l'arrêté entérinant la prise en charge, à titre dérogatoire, du Vyndaqel n'a-t-il pas été publié au « Journal officiel » ? Cette question taraude les membres de l'Association française contre l'amylose, qui ont récemment adressé un courrier à Agnès Buzyn pour obtenir une réponse. Surnommée « la maladie d'Alzheimer du cœur », l'amylose cardiaque à transthyrétine toucherait 70 000 personnes en France, même si seulement 2 000 cas seraient diagnostiqués selon le Dr Thibaud Damy, coordonnateur du centre de référence des amyloses cardiaques au CHU Henri Mondor à Créteil. Essoufflement, fatigue, syncopes… L’amylose fait durcir la paroi du cœur au point de le rendre inopérant. « Cette forme de la maladie est particulièrement grave, puisque la survie est inférieure à 50 % à trois ans », précise le Dr Damy, dans un article du « Figaro ».
Les résultats d'une étude publiée en août 2018 dans le « New England Journal of Medicine » ont donc suscité d'immenses espoirs chez les malades français. Un traitement à base de tafamidis (commercialisé sous l'appellation Vyndaqel) suivi pendant 30 mois a permis de faire baisser le taux de mortalité de 30 % ainsi que le nombre de réhospitalisations. Un espoir renforcé par la rapidité avec laquelle les autorités sanitaires françaises ont réagi ensuite. L'ANSM publie, dans un premier temps, une recommandation temporaire d'utilisation (RTU), le 29 novembre 2018. Dans la foulée, la HAS valide, à titre dérogatoire, la prise en charge du médicament. Il ne restait plus qu'à attendre la publication de l'arrêté pour que la décision soit officialisée. Or, à la date du 25 mars, ce texte se fait toujours attendre. Contacté par le « Figaro », le ministère de la Santé renvoie pour le moment vers la direction de l'assurance-maladie. En attendant, et comme le rappellent les membres de l'association française contre l'amylose dans leur courrier adressé à Agnès Buzyn, « certains cardiologues prescrivent et certains pharmaciens délivrent (le tafamidis), mais l’arrêté n’étant pas publié, d’autres s’y refusent ». Une situation confuse qui contraint donc de nombreux patients, souvent des hommes âgés de plus de 60 ans, à continuer à payer de leur poche les 4 400 euros mensuels que coûte en moyenne ce traitement.
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