Dans un article publié le 3 août, l'association de consommateurs UFC-Que choisir dresse une liste de propositions pour assurer « une distribution sûre et efficace » des médicaments. L'idée de voir des produits d'automédication vendus en grande surface est notamment avancée.
« Surconsommation de médicaments, pénuries, automédication mal maîtrisée du fait de conseils défaillants ou des excès de la publicité… », pour l'UFC-Que Choisir, il est temps de lutter contre l'ensemble de ces problèmes qui mettent en danger les usagers. L'association de consommateurs s'en prend notamment au monopole pharmaceutique sur les produits d'automédication. « Sur les médicaments sans ordonnance, les pharmacies, protégées par un monopole devenu anachronique en Europe et une opacité sur les prix, pratiquent des tarifs trop élevés, avec des écarts de prix entre pharmacies de 1 à 3 pour un même produit. Demandée par l’UFC-Que Choisir mais aussi par l’Autorité de la concurrence, une libéralisation encadrée de l’automédication générerait 250 millions d’euros de gain annuel de pouvoir d’achat pour les usagers, sans menacer les pharmacies rurales », estime l'association de consommateurs. L'UFC-Que choisir plaide clairement pour « l’ouverture de la distribution de l’automédication aux grandes surfaces et parapharmacies ». Si ces produits devaient être vendus en GMS, cela serait toutefois « sous la surveillance impérative d’un pharmacien », estime tout de même l'UFC-Que choisir. Toujours au sujet des médicaments en vente libre, l'association demande également « l’interdiction de la publicité sur l’automédication auprès du grand public, pour réduire une pression marketing qui n’a pas lieu d’être pour des produits de santé ».
L'association milite également pour un usage plus raisonné des médicaments en France, où leur consommation « est beaucoup plus élevée comparativement aux autres pays développés ». Une surconsommation et un mésusage encore trop fréquents, qui ne sont pas sans conséquences sur la santé des patients. Par conséquent, elle propose d'ajouter « un encadré spécifique sur l’emballage des médicaments sans ordonnance pour informer le consommateur sur les principales interactions et contre-indications ». Au passage, l'UFC-Que choisir adresse un tacle appuyé aux pharmaciens, trop souvent défaillants en matière de conseils aux patients selon elle. Citant une étude réalisée par ses soins en 2018 sur 772 officines, l'association de consommateurs affirme ainsi « qu'une pharmacie enquêtée sur 4 préconisait une posologie dangereuse pour traiter un simple rhume ».
Enfin, l'UFC-Que choisir n'oublie pas d'évoquer la question des pénuries de médicaments, qui ne cessent d'augmenter année après année. Pour y remédier ou au moins les limiter, l'association veut que les laboratoires soient contraints « de constituer des stocks suffisants pour l’ensemble des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur » et plaide pour « un renforcement des sanctions envers les laboratoires négligents dans leur approvisionnement du marché français ».
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