Le ministère de la Santé a (un peu) précisé le calendrier du déploiement des autotests qui devraient arriver en pharmacie dans la deuxième moitié du mois d’avril. Alors que l’on attend toujours la liste des premiers tests homologués par l’Agence du médicament (ANSM), de nombreuses questions restent encore en suspens.
A ce jour, entre 5 et 10 fabricants ont déjà transmis leurs dossiers à l’ANSM afin de faire contrôler les performances de leurs autotests nasaux. « Les premières dérogations devraient arriver assez vite », explique le ministère de la Santé. Ces dérogations seront temporaires, en attendant que les autotests validés se voient accorder le marquage CE. Quant à la stratégie de dépistage, trois catégories de patients, pour lesquels l’usage d’autotests peut être particulièrement pertinent, ont été évoquées par le ministère. « Les jeunes de plus de 15 ans (la HAS ne recommandant pas les autotests pour des publics plus jeunes à l’heure actuelle), les personnes vivant dans des territoires éloignés du soin (les DOM-TOM ont été cités), et certains travailleurs sociaux en contact avec des personnes vulnérables (auxiliaires de vie mais aussi aidants de personnes à risque, par exemple) ».
Il n’est pas acquis cependant que ces catégories de patients soient les seules à pouvoir acheter des autotests lorsque ceux-ci commenceront à être déployés en officine. Des arbitrages décideront, dans les prochains jours, d’autoriser le grand public à s’en procurer également dès leur mise sur le marché. La question du remboursement n’est pas encore tranchée, mais elle pourrait ne concerner que les publics restreints cités préalablement et non la population générale.
Pour le ministère, il s’agit surtout de voir comment « déployer les autotests dans les meilleures conditions possibles », en s’appuyant sur les professionnels de santé (et donc les pharmaciens) pour expliquer aux patients comment les utiliser et rappeler les bonnes pratiques. Notamment l’importance de confirmer tout résultat positif par un test RT-PCR, l’intérêt d’utiliser ces autotests au moins une ou deux fois par semaine, et assurer le suivi des personnes contaminées. Car « perdre le contrôle sur le traçage serait une mauvaise idée », souligne le ministère de la Santé. Un postulat qui explique pourquoi, à l’heure actuelle, « leur vente en GMS n’est pas à l’ordre du jour ». Quant à leur prix, il devrait se situer autour de 5 euros, comme en Allemagne, sous réserve de la confirmation des différents laboratoires qui auront obtenu l’homologation de leur produit.
Le déploiement des autotests a un objectif : aller vers des publics qui se font peu ou pas tester. « L’autotest : c’est le test qu’on va faire dans une situation où, en temps normal, on ne se serait pas fait tester », synthétise le ministère.
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