Le gouvernement compte « capitaliser » sur la campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus (HPV) dans les collèges, menée pour la deuxième fois cette année, en la combinant dès la rentrée 2025-2026 à la vaccination contre les infections invasives à méningocoques (IIM) A, C, W, Y, puisque la co-administration est possible. C’est en tout cas le sens de l’amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 déposé lundi 28 octobre par l’exécutif, dans le but d’augmenter la couverture vaccinale contre les méningocoques. La mesure implique que, dans le cadre de cette campagne de vaccination combinée HPV–méningocoques, « le vaccin contre les méningocoques soit remboursé à 100 % par l'assurance-maladie, ce qui n'était pas le cas jusqu'ici », a précisé le ministère de la Santé.
Le gouvernement suit ainsi la recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS) qui préconise de vacciner les 11-14 ans, précédemment vaccinés ou non contre les IIM, pour les protéger contre ces infections transmissibles graves (méningites, septicémies), et en recrudescence. « Les données épidémiologiques récentes montrent en effet une reprise de la circulation des méningocoques en France et simultanément une évolution des souches », évoque l'exécutif. Selon le dernier baromètre vaccination de Santé publique France d’avril 2024, la couverture vaccinale méningocoque C chez les 10-14 ans est en augmentation, à 71,9 %. La vaccination contre les autres sérogroupes a été intégrée au calendrier vaccinal au printemps dernier. Trois vaccins peuvent être employés : Nimenrix, Menquadfi et Menveo, actuellement pris en charge à 65 % par la Sécu.
L’amendement ouvre ainsi une nouvelle rémunération pour les professionnels de santé autorisés à participer aux campagnes de vaccination dans les collèges, dont les pharmaciens et les étudiants de 6e année de la filière officine.
Or en ville, les vaccins HPV (mais aussi méningocoques) ne sont pris en charge qu’à 65 %. Une distinction de la prise en charge selon le lieu de vaccination qui « peut engendrer l’effet inverse souhaité, avec un potentiel recul de la vaccination contre le papillomavirus en médecine de ville », soulèvent plusieurs députés de la Droite Républicaine dans un autre amendement. Ils proposent ainsi la prise en charge à 100 % du HPV « à toutes les personnes pour lesquelles il est recommandé ».
Les textes doivent encore être votés par les députés puis par les sénateurs. En cas de 49.3, l’amendement combinant les deux campagnes de vaccination dans les collèges a cependant toutes les chances d’être transformé par le gouvernement.
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