Alors qu’une recrudescence des cas de coqueluche est observée, avec notamment 17 décès depuis le début de l’année en France, la Haute Autorité de santé (HAS) a décidé de renforcer ses recommandations vaccinales, visant principalement les personnes en contact proche avec des nourrissons de moins de 6 mois.
Pour faire face à la résurgence de la coqueluche, la HAS insiste encore sur l’importance de la vaccination et affine ses recommandations en la matière. Saisie sur cette question par le ministère de la Santé, l’autorité sanitaire préconise désormais « un rappel vaccinal à toutes les personnes pouvant être en contact rapproché avec des nouveau-nés et nourrissons de moins de 6 mois, si la dernière injection reçue date de plus de 5 ans ». Dans un communiqué publié ce 22 juillet, la HAS précise que cette dose de rappel doit être administrée « aux professionnels de santé et de la petite enfance en contact rapproché avec des bébés de moins de 6 mois » mais aussi à l’entourage familial du nouveau-né « dans le cadre d’une stratégie dite de cocooning, sauf si la mère a été vaccinée pendant la grossesse au moins un mois avant l'accouchement ». L’autorité justifie ces mesures par des études récentes, qui suggèrent « que l’efficacité vaccinale s’estomperait rapidement à compter de 5 ans après la dernière dose, devenant insuffisante pour garantir une protection contre l'infection ».
En outre, la HAS insiste aussi sur l'importance « de ne pas différer la primovaccination des nourrissons dès qu’ils sont en âge d’être vaccinés, à partir de 2 mois ». L’autorité sanitaire rappelle néanmoins que la vaccination de la femme enceinte, encore insuffisamment appliquée en France, constitue encore et toujours le moyen le plus efficace de protéger le nouveau-né et le nourrisson avant qu’ils ne puissent l’être par leur propre vaccination. À noter que la recommandation communiquée ce lundi par la HAS n’a pas pour l’instant vocation à modifier le calendrier vaccinal habituel et « pourra être mise à jour en fonction de l'évolution des indicateurs épidémiologiques au sein des autres catégories de la population ».
Cette annonce s’inscrit dans un contexte de forte résurgence de la coqueluche en France depuis début 2024, comme l’avaient confirmé de récents chiffres de Santé publique France. Une situation également observée dans d’autres pays européens, comme le Royaume-Uni. Depuis janvier dans notre pays, on recense au moins 17 décès dont 12 chez des nourrissons âgés de 2 mois et moins, un nombre déjà supérieur à celui observé lors du dernier pic épidémique de 2017. « Alors qu’au 1er trimestre, quelques régions rapportaient des cas groupés, l’ensemble du territoire est désormais concerné avec des hausses importantes, tous réseaux de surveillance confondus », avait également alerté le ministère de la Santé à la fin du mois de juin.
Deux vaccins contre la coqueluche sont aujourd’hui indiqués chez l’adulte : Boostrixtetra et Repevax, Il s’agit, dans les deux cas, de vaccins combinés diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite. La HAS rappelle d’ailleurs que « si une personne a reçu récemment un rappel vaccinal dTPolio (c’est-à-dire un rappel de vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite mais ne contenant pas la valence coqueluche), un délai minimal d’un mois devra être respecté pour la réalisation du rappel vaccinal anticoquelucheux dTcaP. ». Un tableau récapitulatif des recommandations actuelles en matière de vaccination contre la coqueluche est proposé sur le site Internet de la HAS.
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