N’ayant pas été entendus par Agnès Buzyn en septembre dernier, 175 médecins hospitaliers et libéraux adressent un courrier au Premier ministre Édouard Philippe dans lequel ils tirent la sonnette d’alarme sur les manques de moyens du système de soins.
Ils estiment ne plus avoir les moyens de remplir « leur mission de service public ». Pire même, ils alertent sur « la mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger » que peut entraîner ce manque de moyens. 175 médecins hospitaliers et libéraux de différentes spécialités et disciplines ont pris leur plume pour dénoncer leurs conditions d’exercice. Ils demandent à être reçus par le Premier ministre.
Un premier courrier, adressé en septembre 2017 à la ministre de la Santé par 1 350 médecins, à l’initiative de praticiens hospitaliers d'Auvergne-Rhône-Alpes, est resté sans réponse. De plus, à la mi-juin, Emmanuel Macron a repoussé les annonces très attendues qu’il devait faire sur l’hôpital. Il s'agit donc de la troisième tentative du corps médical de se faire entendre du gouvernement. Dans cette lettre ouverte à Édouard Philippe et rendue publique le 24 juin, les praticiens dénoncent la grave détérioration du système de santé en France.
Selon eux, les décès médiatisés survenus récemment ne sont pas des faits isolés, mais des signes alarmants de la dégradation nationale des services hospitaliers. Les signataires appellent à « réinjecter au plus vite dans le système de santé les moyens indispensables ». Ils enjoignent les pouvoirs publics à « stopper immédiatement toute fermeture de lit, suppression de poste soignant et à embaucher du personnel formé, ou à former, au plus vite ».
Car, indiquent-ils, « il coûtera certainement très cher, trop cher, de laisser poursuivre la dégradation exponentielle du service public hospitalier, aussi bien en tant que souffrance physique et psychique que financièrement ». De fait, notent-ils, au-delà de la mise en danger de la population, cette situation comporte un risque patent « de mise en danger des professionnels qui doivent remplir cette tâche sans en avoir les moyens ».
Les médecins ne sont toutefois pas les seuls à alerter le gouvernement sur la précarisation du système de soins. Parmi les pharmaciens, des voix s’élèvent pour interpeller les pouvoirs publics sur la sauvegarde du maillage officinal, notamment sur la survie des pharmacies rurales. Par ailleurs, des initiatives visant à permettre aux pharmaciens de pallier les carences de l’accès aux soins non programmés voient le jour (voir notre article « abonné »).
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