Si la vente d’autotests pour le Covid-19 est toujours interdite en France à l’heure actuelle, un supermarché Franprix de Meudon, dans les Hauts-de-Seine, en proposait hier à ses clients pour la modique somme de 6,99 euros.
Une découverte que l’on doit à un pharmacien qui n’a pas dû en croire ses yeux lorsqu’il a aperçu, le 23 mars, une dizaine de boîtes d’autotests salivaires de la marque chinoise Anbio Biotech, bien mises en évidence dans un rayon du supermarché. Au-dessus du présentoir, une affiche présente les nombreux avantages du produit vendu « en exclusivité » selon le magasin. « Tests salivaires, moins douloureux, moins invasifs : protégez-vous lors des rassemblements familiaux, testez vos employés en entreprise […], pas de temps d’attente en pharmacie ou en laboratoire […], aucun traumatisme chez l’enfant », peuvent ainsi lire les clients. À en croire la photo prise par ce pharmacien qui montre un présentoir quelque peu dégarni, des acheteurs se sont bien laissés séduire par cet autotest salivaire qui n’est pourtant validé par aucune autorité sanitaire et dont la vente est aujourd’hui formellement interdite, en GMS comme en pharmacie. Les autotests n’étaient en tout cas plus disponibles dans le Franprix de Meudon ce mercredi 24 mars, peut-être tous vendus ou bien simplement retirés du rayon.
Alertée, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ne compte pas en rester là. « Depuis quelques jours, on entendait des rumeurs évoquant la vente d’autotests en GMS, mais là nous avons une preuve », explique un responsable de l’USPO. Le syndicat va faire remonter ces informations à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), au Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) et à la cellule tests du ministère de la Santé.
Également mis au parfum, Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) n’exclut pas de déposer plainte pour exercice illégal de la pharmacie, mais pas seulement. « On peut envisager une plainte au pénal pour mise en danger de la vie d’autrui. L’utilisation d’autotests salivaires n’est pas recommandée à ce jour. Si une personne en utilise et qu’elle pense être négative alors que ce n’est pas le cas, cela peut lui donner un faux sentiment de protection », dénonce Laurent Filoche. « Si des francs tireurs décident de s’y mettre, il faudra agir, taper vite et fort, promet Laurent Filoche. Des comportements comme celui de Franprix prouvent qu’il n’y a pas d’esprit de responsabilité chez la GMS, cela les discrédite ».
Si Laurent Filoche n’avait encore eu d’autres signalements de ventes d’autotests en GMS à la date d’aujourd’hui, le Franprix de Meudon n’est certainement pas un cas isolé. Contacté par « le Quotidien du pharmacien » suite au commentaire d’un internaute sur les réseaux sociaux, un magasin Carrefour Contact situé à Verrières-le-Buisson (Essonne) a reconnu avoir écoulé près d’une cinquantaine d’autotests sur la seule journée du mardi 23 mars. « Dévalisé », le supermarché est en rupture de stock et ne sait pas quand il en recevra de nouveau.
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