Face à la pénurie en gels hydroalcooliques survenue au fur et à mesure que l’épidémie progresse sur le territoire, les pharmaciens ont manifesté leur souhait de pouvoir fabriquer eux-mêmes les solutions. Une possibilité qui leur était refusée jusqu'à samedi (donnée actualisée le 9 mars). La formule n’étant pas inscrite au formulaire national, elle ne peut donc être réglementairement utilisée dans les préparatoires officinaux. Faisant référence aux tutos qui circulent sur Internet, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ne manque pas de soulever le paradoxe face au caractère d’urgence de la situation « la préparation par les pharmaciens doit être soumise à de multiples autorisations pourtant qui mieux qu’eux peut être habilité à en préparer ? », interroge-t-il.
Son syndicat ainsi que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) se sont joints à l’Ordre national des pharmaciens pour en adresser la demande auprès de la direction générale de la Santé (DGS). Certains officinaux n’ont pas attendu la réponse ministérielle pour s’installer au préparatoire. Et ce en prenant entièrement leurs responsabilités, comme Franck Quesnelle, titulaire à Caen, qui s’appuie sur l'article L3131-3 du Code de la santé publique, selon lequel « les professionnels de santé ne peuvent être tenus pour responsable des dommages résultant de la prescription ou de l'administration d'un médicament lorsque leur intervention est rendue nécessaire par l'existence d'une menace sanitaire grave ».
Au 7 mars, le gouvernement ne s’est pas prononcé sur la demande de la profession et a préféré prendre d’autres mesures pour garantir l’accès de la population aux gels hydroalcooliques. Ainsi, le renforcement des contrôles des prix des gels hydroalcooliques, annoncé le 2 mars par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a été immédiatement appliqué. Dès le lendemain, plusieurs grosses pharmacies parisiennes indiquaient avoir reçu les visites de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Ces titulaires ont été sommés de produire leurs factures concernant les achats de ces produits. Pour endiguer toute spéculation sur les prix de ces produits en tensions d’approvisionnement sur une bonne partie du réseau officinal, le gouvernement a pris une seconde mesure. Un arrêté du 5 mars a fixé le prix maximum de vente au public des gels hydroalcooliques. Il ne peut plus excéder 3 euros TTC pour un flacon de 100 ml, 2 euros TTC pour un contenant de 50 ml. Une mesure saluée par les représentants de la profession qui, soucieux de préserver la marge officinale, n’en ont pas moins réclamé un encadrement des prix de cessions aux pharmaciens. Selon les informations de Philippe Besset, le prix d’achat d’un flacon de 100 ml ne pourra excéder 2 euros HT. Libre au pharmacien de négocier un prix inférieur.
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