Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a présenté le programme de son parti pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Pour le volet santé, il prévoit notamment la généralisation de la dispensation à l’unité pour 2026 et la suppression de l’aide médicale d’État.
Qualité de vie (dont la santé), sécurité et immigration sont les principaux axes du programme du Rassemblement national (RN) pour les législatives de 2024, présenté le 24 juin par Jordan Bardella, son président. Ce programme se divise en 2 temps : l’urgence sociale et sécuritaire dès la mise en place d’un nouveau gouvernement ou en tout cas avant l’automne, et le temps des réformes, à partir de l’automne.
La santé fait partie des chantiers prioritaires. En la matière, le RN reprend les mesures du programme pour l’élection présidentielle de 2022 et y applique un calendrier. Dans les premières mesures à mettre en place, et « pour faire face à l’urgence des déserts médicaux qui ne touchent plus seulement les territoires ruraux mais aussi de plus en plus les villes moyennes et les métropoles », Jordan Bardella promet d’alléger les dispositifs de cumul emploi-retraite et de supprimer l’impôt sur les revenus d’activité des médecins et des infirmiers retraités reprenant du service. « Un moratoire sur toute structure menacée sera immédiatement décidé », poursuit le président du RN, qui promet de mettre en place « des incitations à aller dans les zones de déserts médicaux avec une rémunération basée sur des critères justes de responsabilité, de pénibilité et adaptée aux besoins des territoires », sans précision. Dès l’été 2024 également, l’aide médicale d’État (AME), rangée au rayon de l’immigration avec un projet de loi et non pas dans le volet santé, sera remplacée par une aide d’urgence vitale, non précisée.
À l’automne, le RN promet d’engager d’autres réformes pour notamment « relever notre système de santé ». Et pour commencer, « redonner confiance à l’hôpital public » en lui fournissant les moyens et en réformant sa gouvernance. Le RN entend ainsi réduire le poids des services administratifs dans les hôpitaux et transférer une partie des emplois vers les services opérationnels et les professionnels de santé. Pour « débureaucratiser la santé nous supprimons les ARS, qui procèdent trop souvent d’une vision comptable de la santé », explique encore Jordan Bardella. Leur rôle sera transmis au préfet en lien avec un préfet délégué à la santé « issu du terrain », visant ainsi à « départementaliser la gestion de la santé ». Le RN assure également augmenter le nombre d’étudiants en médecine (fin du numerus apertus).
Côté médicament, le programme du RN est tenace : pour lutter contre les pénuries, en plus de lancer « un plan d’autonomie stratégique pour les médicaments », le parti RN insiste sur la dispensation à l’unité du médicament avec mise en place à l’horizon 2026.
Enfin, Jordan Bardella promet de renforcer le soutien aux proches aidants, de « donner plus de place à la prévention, notamment grâce aux visites médicales scolaires qui redeviendront systématiques » et veut reconnaître l’endométriose comme affection longue durée (ALD). Il promet « en principe » d’abroger la réforme des retraites et de mettre en place un système de retraites progressif, avec prise en compte des carrières longues.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Portrait
Jérémie Kneubuhl : le pharmacien aux 50 millions de clics
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais