La création d'un pôle pharmacie à l’université Côte d’Azur à Nice, réclamée depuis plusieurs années par les pharmaciens et le maire de la ville, pourrait être compromise par les coupes budgétaires affectant le ministère de l’Enseignement supérieur.
Créer un pôle pharmacie à l’université Côte d’Azur de Nice était une promesse de Sylvie Retailleau en 2023, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Malheureusement, la dissolution de l’Assemblée nationale, la création d’un nouveau gouvernement et les coupes budgétaires dans de nombreux ministères mettent en péril ce projet, qui n’est désormais pas jugé prioritaire, rapporte « BFM Nice Côte d'Azur ».
Un coup dur pour Christian Estrosi, maire de la ville de Nice, qui réclame cette création depuis de nombreuses années. Le maire a donc envoyé un courrier à Patrick Hetzel, successeur de Sylvie Retailleau, à qui il avait déjà adressé une lettre à ce sujet en 2023. Dans ce courrier, il demande de maintenir le budget pour la création de cette faculté. D’autant que, du côté de l’université, tout est déjà prêt : locaux, professeurs, organisation… Pour ouvrir le département, il ne reste plus qu’à obtenir le budget promis et l’aval du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche. Objectif : former 40 étudiants par an, puis 80 d’ici à 2030.
Pour Cyril Colombani, président de l'Union des syndicats des pharmaciens d'officine des Alpes-Maritimes (USPO), l’ouverture d’une faculté de pharmacie à Nice (qui compte notamment des facultés de dentisterie et de médecine), est un enjeu important. « Nice est la cinquième ville de France et ne compte aucune faculté de pharmacie. C’est un non-sens. La faculté la plus proche est à 2 h 30 de Nice, ce qui fait que chaque étudiant niçois potentiellement intéressé par cette branche est forcé de déménager, ce qui peut compliquer les choses dans le domaine familial, et rend la filière moins attractive », explique-t-il.
Un problème qui ne concerne pas que Nice : « En moyenne, les villes des Alpes-Maritimes, des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence sont à 4 heures de la faculté la plus proche. Cette situation risque d’accélérer les désertifications médicale et pharmaceutique auxquelles sont confrontés ces départements, car les étudiants, après 6 années passées dans un autre département, ont tendance à s’y installer, et non à retourner chez eux », affirme Cyril Colombani, pour qui cette possible suspension de la création d’une faculté « résulte d’une gestion purement comptable qui ne prend pas en compte les difficultés des familles et des territoires ».
Néanmoins, Raphaël Gigliotti, président du Syndicat des pharmaciens des Alpes-Maritimes (FSPF) se dit « plutôt serein », jugeant que « l'ensemble des acteurs locaux ont compris ce besoin ».
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