Pléthoriques, les applications santé qui promettent de mesurer les constantes ou de suivre les maladies chroniques sont souvent peu fiables. Et pour cause, plus de deux sur trois n'ont pas passé le cap d'une étude clinique.
Au rythme de 250 nouvelles applications de santé chaque jour, soit environ 90 000 par an, plusieurs centaines de milliers d'applis à caractère médical sont aujourd'hui disponibles via les plateformes de téléchargement. Suivre sa glycémie, sa tension, sa fréquence cardiaque ou encore son sommeil, avec ou sans objet connecté, peut paraître séduisant pour des personnes atteintes de maladies chroniques ou n'importe quel sportif.
Cependant, peu d'applis peuvent démontrer leur efficacité et assurer l'encadrement requis. Ainsi, comme l'a signalé une étude publiée dans « The journal of medical Internet research » (JMIR), sur 68 applications françaises analysées, 64 % n'avaient bénéficié d’aucune étude clinique pertinente avant leur commercialisation. « Seulement 21 % des applications avaient fait l'objet d'un essai randomisé », précisent les auteurs, ajoutant que le coût élevé de ces études et l'absence de législation en la matière freinent les développeurs de telles solutions numériques. « Il n'y a pas le même circuit pour une application en médecine que pour le circuit du médicament par exemple », regrette Rémi Sabatier, cardiologue au CHU de Caen, et vice-président de l'Institut national d'e-santé. Il va même jusqu'à souligner la mise en danger des patients lorsque ces applications ne fonctionnent pas.
Sans compter que, non contrôlées, ces applications peuvent représenter un risque de fuites de données de santé, comme le souligne Vincent Trely, président fondateur de l'Association pour la sécurité des systèmes d'information de santé, mettant particulièrement en garde contre les applications disponibles gratuitement. En revanche, les applications promues par les médecins sont fiables, « mais sont très peu nombreuses », poursuit-il. Validées scientifiquement, elles proposent pour la plupart le suivi de pathologies cardiaques ou chroniques comme le diabète. Elles sont alors disponibles sur prescription et remboursées par l'assurance-maladie. Encore peu connues, elles devraient gagner en visibilité prochainement avec la mise en place, sur l'espace numérique de santé, d'une plateforme de téléchargement dédiée.
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