C'est désormais officiel, les GMS pourront continuer à vendre des autotests Covid pendant deux semaines supplémentaires, soit jusqu'au 15 février. À cette date, le monopole pharmaceutique devrait être restauré, sauf surprise.
La date du 31 janvier aurait initialement dû marquer la fin de la vente des autotests en GMS. L'arrêté du 21 janvier, publié au « Journal officiel », prolonge finalement cette dérogation jusqu'au 15 février. Une décision justifiée par le fait que « l'autorisation de vente au détail, à titre exceptionnel, des autotests en dehors des officines de pharmacies, a permis de faire face à la très forte demande » et que « la soutenabilité de la stratégie de dépistage (...) implique de prolonger une fois la durée de cette dérogation de quinze jours », précise le texte. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), aurait préféré que la vente d'autotests en GMS prenne fin à la date initialement prévue, le 31 janvier. Il estime toutefois que cette prolongation « n’est pas dramatique, à condition, comme il est bien précisé dans l’arrêté, qu'elle soit bien limitée à une seule fois », nuance-t-il.
Si le gouvernement a décidé de retarder la fin de l'autorisation de la vente d'autotests en GMS, c'est également pour permettre aux distributeurs d'écouler leurs stocks, analyse le président de la FSPF. « Du point de vue du gouvernement, cela enlève de la pression sur les pharmacies, alors que les bénéficiaires d’autotests pris en charge viennent d’être élargis et cela réduit le risque de rupture », ajoute-t-il, faisant notamment référence au personnel des établissements des premier et second degrés de l'éducation nationale, qui vont bénéficier d'un dispositif de délivrance gratuite d'autotests, comme mentionné par l'arrêté du 21 janvier.
Si la FSPF ne se montre pas trop préoccupée par cette prolongation, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), n'est pas tout à fait sur la même longueur d'onde. Le syndicat, qui ne souhaitait pas voir cette dérogation prolongée au-delà du 31 janvier, s'interroge sur le point suivant. « Si c'est uniquement pour permettre aux GMS d'écouler leurs stocks, alors pourquoi n'est-ce pas lié à une interdiction d'approvisionnement entre le 1er et le 15 février ? », se demande Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO. « J'espère que la DGCCRF va aller vérifier qu'il n'y aura pas eu d'approvisionnements des grandes surfaces durant cette période-là », appelle-t-il de ses vœux.
Président de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO), Laurent Filoche aurait lui aussi aimé voir les autotests disparaître des rayons des grandes et moyennes surfaces dès la semaine prochaine. Dans les prochains jours, il va assigner en justice Intermarché et Bastide. Deux entreprises coupables, selon lui, d'avoir diffusé, à partir du 8 janvier, des spots radio et des publicités dans la presse quotidienne régionale pour vanter des autotests vendus à prix coûtant. Toute publicité hors les murs est pourtant interdite concernant les autotests depuis la publication d'un arrêté le 6 janvier, qu'il s'agisse des officines ou des GMS. « C'est un acte de concurrence déloyale, fustige Laurent Filoche. Nous allons envoyer un huissier qui ira vérifier le total des ventes réalisé par Intermarché et Bastide après le 8 janvier. Le tribunal pourra ainsi déterminer l'impact de ces publicités sur les volumes de vente. On peut envisager une class action et les pharmacies qui sont installées près d'un Intermarché ou d'un magasin Bastide pourront peut-être obtenir réparation », détaille-t-il.
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