La Collectivité européenne d'Alsace (CEA) a adopté un plan santé, doté de trois millions d'euros, pour faire face à la pénurie de professionnels et à la désertification des territoires.
Le plan santé de la Collectivité européenne d’Alsace, premier de ce type élaboré par la collectivité, a été développé grâce aux nouvelles compétences attribuées aux départements par la loi du 21 février 2022 de simplification de l'action publique locale. « Aujourd'hui, l'offre de santé est menacée, on a peur de ne pas réussir à soigner nos concitoyens. Dans toutes les situations, les soins de proximité, les soins non programmés, les urgences, on a des déficits et des difficultés nouvelles », fait valoir Frédéric Bierry, président LR de la Collectivité européenne d'Alsace et vice-président de l'Assemblée des départements de France, chargé de la santé. « Environ 219 000 Alsaciens rencontrent des difficultés d'accès aux soins de premier recours. Cela représente 11,5 % de la population régionale. C'est moins que la moyenne nationale qui est à 18 %, certes, mais avec le vieillissement démographique en cours, si on n'agit pas en amont, on sera dans la même situation rapidement », poursuit-il. Selon la collectivité européenne d’Alsace, un quart de la population alsacienne a plus de 60 ans.
La collectivité, issue de la fusion en 2021 des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, consacre déjà 596 millions d'euros par an à des problématiques de santé publique (fonctionnement des EHPAD, prise en charge du handicap, aides à domicile…), mais souhaite développer l'offre de soins dans les territoires et faciliter l'installation de futurs professionnels. « Si on n'a pas de pédopsychiatres, on aura de plus en plus de difficultés à recruter des éducateurs spécialisés en protection de l'enfance par exemple : ce sont nos missions de service public que nous n'arriverons plus à assumer », ajoute Frédéric Bierry. S'il a reconnu que l'Alsace disposait d'atouts en termes de démographie médicale, notamment avec la présence d'une faculté de médecine à Strasbourg, il a aussi mis en avant certaines difficultés, comme le départ vers l'Allemagne et la Suisse voisines de personnels médicaux, attirés par des conditions financières plus avantageuses.
Avec l’AFP.
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