« L'extension de l'obligation vaccinale chez les enfants commence à porter ses fruits », s'est félicitée Agnès Buzyn, ministre de la Santé. En effet, cette politique adoptée en janvier 2018 a conduit à une forte amélioration des couvertures vaccinales concernant le vaccin hexavalent (+5,5 points), le vaccin contre le pneumocoque (+1,4 point) et contre le méningocoque C (+ 36,4 points). Désormais, 98,6 % des nourrissons nés en 2018 ont reçu la première dose de vaccin hexavalent. Ils sont 99,4 % à avoir reçu une dose de vaccin contre le pneumocoque, et 75,7 % à avoir reçu la première dose de vaccin contre le méningocoque C. La couverture vaccinale du ROR est également en hausse, même s’il est trop tôt pour mesurer les effets de l’obligation, étant donné que la première dose de ce vaccin est administrée à 12 mois. De plus, la vaccination contre le cancer du col de l’utérus, non concernée par l’obligation, a elle aussi progressé : + 3,2 points, avec une couverture vaccinale chez les jeunes filles ayant eu 15 ans en 2018 qui s’élève à 29,4 %.
Vaccin antigrippal à la traîne
En revanche, la vaccination contre la grippe n’a pas connu un tel envol : 46,8 % des personnes pour lesquelles la vaccination est recommandée se sont fait vacciner lors de la saison 2018-2019, contre 45,6 % la saison précédente (soit une augmentation de 1,2 point). Si on isole les données concernant les 65 ans et plus, la couverture vaccinale antigrippale est de 51 % (soit +1,3 point). « Avec cette faible augmentation, la protection contre la grippe reste très insuffisante en France, et loin de l’objectif de 75 % fixé par l’OMS », déplore Agnès Buzyn.
De plus, les régions dans lesquelles les pharmaciens ont été autorisés à vacciner ne se démarquent pas beaucoup du lot. Avec 50,3 % des 65 ans et plus vaccinés, l’Auvergne-Rhône-Alpes (ARA) et l’Occitanie sont légèrement en dessous de la moyenne nationale de 51 %. La Nouvelle-Aquitaine et les Hauts-de-France sont au-dessus de la moyenne nationale, avec respectivement 52,3 % et 54 % de vaccinés parmi les 65 ans et plus. Néanmoins, Agnès Buzyn « espère que la généralisation de la vaccination antigrippale à toutes les pharmacies permettra, notamment aux personnes âgées, de se faire plus vacciner ».
Par ailleurs, le gouvernement n’entend pas relâcher ses efforts pour améliorer la confiance des Français dans la vaccination, qui demeure fragile, même si les enquêtes d’opinion montrent un meilleur niveau d’information, de compréhension et d’adhésion à la politique vaccinale de la part des parents de jeunes enfants. « Mais des craintes concernant la sûreté des vaccins demeure », avance Agnès Buzyn, qui annonce que « dès juin 2019, l’ANSM présentera un premier bilan sur la sécurité des vaccins entre 2012 et 2019 ».
D’autres mesures sont à l’étude pour simplifier le parcours vaccinal, que ce soit contre la grippe ou contre d’autres pathologies. Notamment, « un projet est en cours pour mettre à disposition des doses de vaccins dans les cabinets de sages-femmes et des médecins », dévoile la ministre. De plus, pour la première fois, la France lance le 24 avril une campagne de communication sur la vaccination, avec pour slogan « contre de nombreuses maladies graves : la meilleure protection, c’est la vaccination ».
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