Toutes les familles de médicaments peuvent être touchées par les ruptures d'approvisionnement : anticancéreux, antibiotiques, vaccins, corticoïdes… Selon les chiffres publiés par l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM), le nombre de tensions ou de ruptures d’approvisionnement a concerné 871 médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) en 2018 – soit 10 fois plus qu’en 2008 – et pourrait dépasser les 1 200 en 2019. Dans une tribune publiée au cœur de l'été, une vingtaine de spécialistes hospitaliers s'insurgeaient : « les malades sont les premières victimes ».
Écho favorable
Une situation inacceptable aux yeux des professionnels de santé et des usagers. Selon une enquête d’opinion de l’Institut BVA pour France Assos Santé en janvier 2019, les ruptures de stock ont entraîné une augmentation des symptômes chez 14 % des sondés, un renoncement au traitement et même une hospitalisation forcée dans un cas sur 20. Au total, 25 % des Français affirment avoir été confrontés à une absence de délivrance due à une rupture d’approvisionnement. D'où les revendications de France Assos Santé, qui ont toutes trouvé un écho favorable dans le plan que le gouvernement souhaite mettre en place : transparence sur les causes et sur les plans de gestion de pénuries mis en place par les industriels, obligation d’approvisionnement continu et approprié du marché français assortie de sanctions financières ainsi que l’information et l'implication à chaque étape des usagers et de leurs représentants.
Avec 40 organisations nationales et européennes de patients, consommateurs, professionnels de santé et associations de santé publique, France Assos Santé a également adressé, le 2 septembre, une lettre ouverte au nouveau président de la commission environnement et santé publique du Parlement européen, Pascal Canfin, pour qu’il se saisisse de la question au niveau européen. Là encore, les associations ont été entendues. « À ma connaissance, la France est très en avance sur la recherche de solutions, c’est pourquoi je veux faire de la problématique des pénuries de médicaments un point prioritaire lors de la prochaine réunion avec mes homologues européens », a annoncé la ministre de la Santé lundi matin.
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