Sur les cinq premiers mois de l’année, la rémunération totale des pharmaciens sur le médicament remboursable (honoraires de dispensation compris) augmente de 2,48 % par rapport à 2018, soit 53,60 millions d’euros.
Ces données sont communiquées par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Mais l’assurance-maladie reprendrait-elle d’une main ce qu’elle a accordé de l’autre ?, s’interroge Gilles Bonnefond. Le président de l'USPO concède que dans ce rapport figurent « des économies utiles ». Il approuve ainsi que l’assurance-maladie veuille apposer « un mécanisme de blocage du remboursement sur la LPP ». Un juste retour de bâton alors que, soutient l'USPO, les pharmaciens subissent une attaque en règle des prestataires.
Gilles Bonnefond approuve également la préconisation d’une dispensation raisonnée. « Dans certains cas, la sécheresse oculaire ou la constipation par exemple, on pourrait s’imaginer délivrer une posologie et une quantité adaptées à la situation du patient », illustre le président de l’USPO. À condition toutefois, que le pharmacien ne soit pas pénalisé financièrement. Ainsi pourrait-il percevoir, même dans ce cas de dispensation partielle, l’honoraire à la boîte et une partie de la marge. Sur la délivrance raisonnée, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ne dit pas autre chose : « Elle va dans le sens de la réforme de la profession qui vise à se déconnecter du prix et du volume pour aller vers davantage de qualité », déclare Philippe Besset, président de la FSPF. Concernant le chapitre sur le bon usage des antalgiques, il met cependant en garde contre « une décision à la hache ». « Il ne faut pas, sous prétexte de surprotéger le patient, dépouiller le pharmacien de son arsenal dans la gestion de la douleur », rappelle-t-il.
Points de crispation
Il est un point sur lequel les syndicats promettent de ne pas transiger : la réduction de 20 jours de la durée d'écoulement de stocks en cas de changement de prix. La FSPF se déclare « absolument opposée » à cette modification. « Revenir sur le système actuel obtenu en 2012 lors de la suppression de la vignette témoigne d’une méconnaissance totale de l’histoire », assène Philippe Besset.
La principale pomme de discorde entre les syndicats et l’assurance-maladie reste toutefois la substitution biosimilaire. Gilles Bonnefond considère comme un scandale que le pharmacien d’officine soit oublié dans le rapport qui envisage pourtant des dispositifs d’intéressement à la prescription des biosimilaires par les établissements, ainsi que par les médecins de ville. Philippe Besset le confirme : « La seule bonne idée serait de donner le droit de substitution aux pharmaciens. » Sur cette question, le bras de fer continue.
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