Le 1er novembre s’ouvrira la 9e édition du Mois sans tabac. Un défi relevé par 1,4 million de fumeurs depuis 2016 et qui compte déjà plus de 85 000 inscrits cette année. Une fois encore, les pharmaciens sont appelés à jouer un rôle actif, notamment en distribuant au public les kits d’aide à l’arrêt du tabac.
Près de 6 fumeurs quotidiens sur 10 souhaitent arrêter de fumer. Cette année encore, ils seront nombreux à tenter de se défaire de la cigarette en participant à l’opération Mois sans tabac, organisée par Santé publique France (SPF) et le ministère de la Santé, en collaboration avec l’assurance-maladie. À la date du 27 octobre, plus de 85 000 personnes s’étaient déjà inscrites pour participer. Un chiffre pour l’instant en deçà des années précédentes, avec environ 160 000 fumeurs inscrits en 2022 et en 2023. Il reste toutefois du temps pour rattraper ce retard. Depuis son introduction en 2016, 1,4 million de personnes ont participé à cette opération qui a aidé de nombreux fumeurs à arrêter la cigarette et a eu, par la même occasion, des effets très positifs sur les dépenses publiques en matière de santé. Ainsi, « pour chaque euro investi dans Mois sans tabac, plus de 7 euros sont économisés sur les dépenses de santé du fait de l’arrêt du tabagisme », souligne SPF.
Selon des modélisations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Mois sans tabac « permettrait de réduire les dépenses de santé de 94 millions d’euros par an en moyenne entre 2023 et 2050 (pour un coût par année d’environ 12 millions d’euros) ». Sur l’aspect strictement sanitaire, 241 000 cas d’infections respiratoires basses, 44 000 cas de bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) et 28 000 cas de cancers pourraient être évités d’ici à 2050 selon ces mêmes projections. « Stimuler la motivation des fumeurs est essentiel, c’est pourquoi Santé publique France se mobilise pour les accompagner tout au long de ce défi, augmentant ainsi leurs chances de cesser définitivement le tabac », explique le Dr Caroline Semaille, directrice générale de SPF.
Alors que l’on estime que ne pas fumer pendant un mois multiplie par cinq les chances d’arrêter définitivement, les participants au Mois sans tabac pourront bien sûr demander conseil aux pharmaciens pour relever ce défi. « Dès à présent, les professionnels de santé peuvent interroger leurs patients sur leurs motivations à arrêter de fumer et les inciter à participer », rappelle l’assurance-maladie. Pour cela, les officinaux peuvent utiliser la fiche de suivi d’aide à l’arrêt du tabac. Ils peuvent aussi trouver des conseils sur l’accompagnement des patients grâce à la fiche pratique conçue par le Cespharm. Celle-ci inclut des éléments qui permettent au pharmacien de proposer au patient une évaluation de sa dépendance, une stratégie d’aide à l’arrêt ou encore des exemples de l’attitude à tenir face à des situations ou questions concrètes.
Les pharmaciens sont aussi appelés à distribuer les kits d’aide à l’arrêt du tabac et à relayer les différents outils de communication sur la tenue du Mois sans tabac (flyers, affiches, brochures…). En revanche, ils ne pourront toujours pas prescrire les traitements nicotiniques de substitution (TNS) cette année, contrairement aux médecins, sages-femmes, infirmiers, chirurgiens-dentistes et autres masseurs-kinésithérapeutes. La mise en place d’une expérimentation permettant l’accès aux traitements de substitution nicotinique sur demande directe auprès du pharmacien était pourtant prévue dans la loi de finances de la Sécurité sociale… 2022 et figure bien à l’agenda du programme national de lutte contre le tabac 2023-2027. À l’heure actuelle, les textes réglementaires qui permettraient cette évolution n’ont toujours pas été publiés.
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