Depuis mai 2016, les fabricants des produits du tabac et du vapotage ont l’obligation de déclarer à l’ANSES certaines informations sur la composition, les émissions, la toxicité ou encore le volume de ventes de leurs produits avant de les commercialiser. Entre mai 2019 et juin 2020, l’agence a analysé 3 173 produits du tabac et 33 183 produits de vapotage, et a établi une liste des substances déclarées.
Plus de 850 additifs ont ainsi été référencés pour les produits du tabac et près de 1 200 substances pour les produits de vapotage. « La majorité des additifs sont utilisés en tant que renforçateur d’arôme ou de goût. Ils servent à faciliter l’initiation à la consommation de tabac, en dissimulant le goût naturellement âpre du tabac et peuvent également avoir une incidence sur les habitudes de consommation », souligne l’ANSES en remarquant que leur nombre varie d’un seul pour les cigares à une trentaine en moyenne pour les cigarettes, tandis que les e-liquides à vapoter comptent jusqu’à 15 substances aromatisantes.
Une majorité de vapoteurs-fumeurs
L’ANSES a découvert des informations manquantes ou incohérentes, des non-conformités (émissions supérieures au seuil réglementaire de certaines cigarettes, concentration trop élevée en nicotine de certains produits de vapotage) et dans de rares cas des additifs interdits telles que des vitamines et des substances aux propriétés cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. Les fabricants concernés ont été informés et sommés de régulariser leur situation. L’ensemble des données sont disponibles sur le site de l’ANSES. Bien que ces informations restent peu pratiques à appréhender (tableaux Excel), ce large panorama fait de la France le premier État à publier autant d’informations sur les produits du tabac et du vapotage en Europe.
À cela s’ajoute l’enquête réalisée en février dernier par BVA sur le comportement des vapoteurs. Bien que la raison première du vapotage reste l’arrêt du tabac (68 %), 63 % des vapoteurs continuent à fumer en parallèle, dont 43 % sont des fumeurs quotidiens. Les trois quarts des vapoteurs utilisent leur e-cigarette tous les jours et 58 % vapotent depuis au moins 2 ans. Seulement 36 % envisagent de réduire leur consommation, voire d’arrêter le vapotage.
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