Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a évoqué, le 8 novembre, plusieurs décisions extrêmement importantes qui pourraient bientôt s’appliquer aux pharmaciens…
La pseudoéphédrine orale, vasoconstricteur décongestionnant nasal disponible sans ordonnance, est sur la sellette depuis déjà plusieurs années et son usage est aujourd’hui déconseillé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) . En cause, une efficacité très relative et surtout des cas d’effets secondaires graves, certes rares, mais qui remettent en cause la balance bénéfice/risque de ces spécialités. Dans un mail reçu par Philippe Besset le 7 novembre, l’agence du médicament précise réfléchir à une mesure qui aurait des conséquences importantes au comptoir. « L’ANSM envisage le listage des médicaments à base de pseudoéphédrine sous forme orale. Faites donc attention à vos stocks sur ces produits puisqu’il est assez probable qu’ils passent en liste I dans un délai assez bref », conseille-t-il. En revanche, pas de changement pour les vasoconstricteurs décongestionnants nasaux utilisés par voie nasale (éphédrine) qui resteraient sur liste II.
Autre dossier crucial pour les officinaux, le déremboursement possible des tests de dépistage du Covid réalisés sans prescription médicale, mesure évoquée dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. En marge de son audition au Sénat, en début de semaine, le président de la FSPF a appris que cette mesure ne pourrait finalement concerner que « les tests de biologie médicale et pas les TROD. C’est ce que l’on peut déduire de l’analyse juridique de l’amendement déposé par la députée Stéphanie Rist. Maintenant, il faut encore vérifier quelle version de ce texte a été transmise au Sénat », tient-il tout de même à préciser.
Enfin, cette semaine, la publication d’un décret visant à renforcer la pertinence des prescriptions médicales sur certains médicaments à fort enjeu de santé publique a suscité de très vives réactions, chez les pharmaciens et encore davantage chez les médecins. Si la liste des molécules concernées par cette prescription et délivrance sous condition inscrite dans la LFFS 2024 n’est pas encore connue, on sait déjà que les analogues du GLP-1 aujourd’hui pris en charge (Trulicity, Ozempic) sont principalement visés, ce que Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie, à lui-même confirmé devant les sénateurs. L’assurance-maladie ne souhaiterait pas s’arrêter en si bon chemin et songerait à faire appliquer cette procédure pour une autre classe de médicaments et non des moindres. « La CNAM réfléchit à rajouter des benzodiazépines, ce qui ferait un volume énorme de médicaments », révèle Philippe Besset, qui promet de rester vigilant face à l’application de cette procédure qui pourrait bien s’avérer complexe au comptoir… Comme il le rappelle cependant, elle n’est encore que théorique tant que la liste des molécules n’est pas publiée. « J’ai entendu dire que des pharmaciens avaient déjà refusé des ordonnances, mais à ce jour cette procédure n’est pas encore applicable », insiste-t-il.
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