INTERPROFESSIONALITÉ. Une évolution logique pour améliorer la prise en charge de patients perdus dans le parcours de soins. Un terme synonyme d’espoir pour des officinaux, de plus en plus démunis face à la désertification médicale et confrontés à des difficultés économiques croissantes. Un concept cependant flou pour nombre de professionnels de santé, qui continuent à travailler chacun dans son coin.
Fort de ce triple constat, la Fédération des syndicats pharmaceutique de France (FSPF) et le Syndicat des médecins libéraux (SML) ont décidé de rendre concrète cette notion de coopérations interprofessionnelles. À l’occasion du IVe congrès national du SML, organisé à Marseille le dernier week-end de septembre, les deux présidents ont officiellement annoncé un rapprochement entre leurs deux structures. Dans les faits, le SML et la FSPF vont « organiser des formations communes aux pharmaciens et aux médecins afin d’améliorer la prise en charge du patient par les acteurs de soins du premier recours », explique le président de la FSPF, Philippe Gaertner. Une évolution logique pour le président du SML, le Dr Roger Rua, qui considère « primordial de s’appuyer sur les professionnels de santé de proximité ! ». L’occasion également pour les libéraux d’offrir « une alternative à l’hospitalocentrisme que d’aucuns voudraient instaurer ».
Selon les deux présidents, officinaux et médecins libéraux ne pourront en effet trouver un prolongement de l’activité libérale que dans le cadre de coopérations interprofessionnelles justes et équilibrées. En clair, chaque acteur doit pouvoir exercer son art à la place qui est la sienne, et en développant des relations constructives avec les autres professionnels du soin libéraux afin d’améliorer la prise en charge du patient. Médecins et pharmaciens pourraient ainsi travailler de conserve, pour mieux prendre en charge des patients âgés ou chroniques dans un territoire donné.
L’occasion pour les pharmaciens de poursuivre l’évolution de la profession vers une économie de service. Quant aux médecins libéraux, ils entendent ainsi pouvoir dégager du temps médical, et donc se recentrer sur leur cœur de métier, et ainsi prendre en charge les pathologies lourdes. Un recentrage qui passe par la mise en place d’actions de prévention et par la promotion de l’automédication afin d’inciter les patients à soigner à l’officine leurs « petites maladies aiguës ». D’où la nécessité de briser la glace, et donc de mieux se connaître… Un objectif clairement affiché par Philippe Gaertner, depuis qu’il a pris les rênes du Centre national des professions de santé (CNPS).
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