Le Quotidien du pharmacien. Vous encouragez les confrères à être à l’initiative des CPTS. Comment les rassurer face à un engagement qui peut leur paraître lourd ?
Sophie Sergent. On compte environ 200 CPTS actives ou en projet alors que le gouvernement en souhaite 1 000 dans moins de 2 ans. Il ne faut donc pas traîner. Il y a deux ans quand nous avons décidé de mettre une CPTS en place, il est vrai que c’était lourd à porter car les ARS n’étaient pas encore prêtes à accompagner ces projets. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, elles ont des chargés de missions qui se consacrent au sujet, tout comme les Unions régionales de professionnels de santé (URPS), qui épaulent les porteurs de projet pour débloquer des aides humaines, techniques ou financières. La Fédération des CPTS peut aussi venir en aide. En six mois on peut créer une CPTS grâce à l’expertise de ceux qui l’ont déjà fait. J’invite aussi les confrères à se proposer pour intégrer le bureau de la CPTS, le pharmacien est incontournable et doit donc être représenté.
Les difficultés techniques sont plus facilement levées. Qu’en est-il de la démarche pour convaincre les autres professionnels du secteur de l’intérêt de la CPTS ?
À ce titre, je rappelle que les CPTS sont forcément multiprofessionnelles puisque l’un des objectifs principaux est d’organiser l’interprofessionnalité dans l’intérêt du patient. Selon le métier de chacun, la vision du parcours de soins est différente, c’est pourquoi il est important de confronter ces visions pour aboutir au projet le plus cohérent possible. Sur les territoires, il existe déjà des relations privilégiées avec d’autres professionnels. Échangez ensemble à l'heure de la pause repas, parlez du projet, vous aurez vite les sept personnes indispensables pour le bureau de la future association comme un médecin généraliste, un médecin spécialiste, un kiné, une infirmière, un pharmacien, un professionnel du médico-social et un représentant d’un établissement hospitalier.
La CPTS Liévin-Pays d’Artois fait partie de la soixantaine de structures déjà actives. Le nouvel ACI qui doit être signé en juin conforte-t-il son fonctionnement ?
Oui le projet de santé de notre CPTS correspond au nouveau texte qui laisse une grande liberté aux territoires pour que chacun puisse construire. Les Hauts-de-France sont un territoire à forte densité de population, supérieure à la moyenne nationale, avec beaucoup de professionnels de santé de ville et hospitaliers et beaucoup de professionnels du médico-social. La lecture de l’ACI est intéressante parce que j’y retrouve tous les éléments de notre projet de santé, en particulier l’accent que nous avons mis sur l’accès aux soins non programmés. J’espère que l’ACI réunira le nombre de signataires nécessaires et en particulier les médecins. Sans les médecins, les CPTS n’ont plus de sens.
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