Le mois de mai est consacré à la sensibilisation au cancer de la vessie. L’occasion pour les professionnels de santé d’informer les patients sur cette maladie encore trop méconnue et parfois difficile à détecter.
Chaque année en France, le cancer de la vessie touche entre 13 000 et 20 000 nouvelles personnes et est responsable de près de 5 000 décès. Les patients sont principalement des hommes de plus de 60 ans mais ce cancer s’avère souvent plus grave chez les femmes. En effet, certains symptômes peuvent être mal interprétés chez ces dernières ce qui retarde le diagnostic. Environ « un quart des patients sont des femmes et leur proportion augmente », souligne ainsi la présidente de l'association de malades Cancer Vessie France.
« Ce cancer, relativement fréquent et parfois agressif, est trop peu connu », observe globalement Benjamin Pradère, président de l'Association française d'urologie (AFU), qui est à l’origine du « mois de la vessie », une opération de sensibilisation organisée pour la 4e fois cette année. Tout au long du mois de mai, les professionnels de santé sont invités à informer leurs patients sur cette maladie et sur les symptômes qui doivent alerter. Pour cela, un kit de communication (affiche, vidéo animée, patch, signature mail) est notamment mis à leur disposition sur le site de l’AFU.
Principal message à faire passer aux patients, en particulier ceux qui sont les plus à risque : consulter en cas d’apparition de certains symptômes. Une vigilance particulièrement importante car, à ce jour, aucune méthode valide de dépistage systématique n’existe. Plusieurs signes doivent conduire les patients à solliciter un professionnel de santé, notamment des cystites à répétition, sans infection détectée lors de la recherche de microbes dans les urines, ou des troubles de la miction. La présence de sang dans les urines, ou hématurie, reste toutefois le symptôme le plus fréquent, le slogan choisi pour cette campagne de sensibilisation est d’ailleurs le suivant : « Urines rouges, je me bouge ! ».
Le mois de mai doit aussi permettre d’expliquer aux patients quels sont les facteurs de risque pouvant favoriser un développement du cancer de la vessie, en premier lieu le tabagisme. En Europe, la fréquence de ce cancer a d’ailleurs augmenté ces dernières années « pas seulement en raison d'une hausse des détections, mais aussi d'une augmentation des fumeurs », affirme Benjamin Pradère. Attention aussi au cannabis, avertit Yann Neuzillet, chirurgien et membre du comité cancérologie de l'AFU : « Des patients jeunes arrivent en consultation après avoir été exposés à des carcinogènes improbables par la consommation de cannabis (...) recoupé avec parfois n'importe quoi, du pneu, du ciment… » Enfin, l’exposition à certains toxiques ou polluants (caoutchouc, colorants, peintures, cosmétiques, hydrocarbures, pesticides…) peut aussi jouer un rôle important.
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