Attendue depuis de longues années, la réforme de la formation du métier de préparateur semble enfin se concrétiser avec le début de l’expérimentation du nouveau diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques (DEUST) à la rentrée prochaine.
« La formation avait besoin d’être réformée, c’est une évidence, il était urgent de le faire, explique Christel Carol, porte-parole de l’Association nationale des préparateurs en pharmacie d’officine (ANPPO). Le référentiel utilisé pour le brevet professionnel (BP) date de 1997, il est totalement obsolète. Les thérapies ciblées ne sont pas du tout abordées, pour ne citer qu’un exemple. Le diplôme universitaire permettra aux préparateurs d’avoir des connaissances et des compétences adaptées à la pharmacie d’aujourd’hui. »
Tous les détails de la réforme ne sont pas encore connus mais une question taraude déjà les représentants de la profession de préparateurs : quelles conséquences l’apparition du DEUST va-t-elle avoir sur toutes celles et ceux qui sont titulaires du BP ? « Il ne faut pas les oublier », veut souligner Christelle Degrelle, représentante du syndicat CFE-CGC. Préparatrice dans l’Yonne et titulaire du BP, celle-ci, qui milite depuis des années pour que la formation évolue, se renseigne déjà pour savoir si une université serait prête à l’accepter à la rentrée prochaine. « Je m’inquiète surtout pour les jeunes qui ont récemment eu leur BP, comment vont-ils se vendre par rapport à ceux qui auront un DEUST ? Certains titulaires du BP n’ont pas le Bac, auront-ils accès à cette licence ? », s’interroge-t-elle. Les universités, à de rares exceptions, n’ont, semble-t-il, pas montré de réticence à accueillir des détenteurs du BP mais, pour Christelle Degrelle, la mise en place de l’expérimentation va marquer le début d’une période de transition qui ne sera pas sans difficultés. « On peut craindre l’apparition d’écarts de salaires entre titulaires du BP et du DEUST. Dans certaines régions, il est possible que la rémunération devienne un frein à l’emploi pour les détenteurs du DEUST qui auront des prétentions un peu plus élevées », anticipe-t-elle.
Les deux préparatrices veulent surtout qu’une réflexion soit menée sur le rôle d’une profession qui souffre d’un réel manque de considération, encore exacerbée par la crise du Covid-19. « Les préparateurs ont du mal à trouver leur place. Il est urgent de définir clairement leurs missions et leurs taches au sein de l’officine, réclame la porte-parole de l’ANPPO. Nous avons participé à la campagne des tests antigéniques, mais aujourd’hui nous regrettons de ne pas être autorisés à vacciner contre le Covid… », explique Christel Carol. Tout comme Christelle Degrelle, elle souhaite que les préparateurs puissent bénéficier, dans un avenir proche, d’un statut de professionnel de santé à part entière.
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