Cela fait des années que l'on entend parler d'elle sans jamais la voir aboutir. Sept ans pour être exact. En mars 2022, Olivier Véran, alors ministre de la Santé, avait redonné espoir à la profession en promettant la mise en œuvre de la réforme du troisième cycle court des études de pharmacie (R3C), au moment de la signature de la dernière convention pharmaceutique.
À la rentrée 2023, sa mise en œuvre n'était toujours pas effective et l'on ne sait toujours pas quand cela sera le cas. La présidente de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), le président de la conférence des doyens de pharmacie, ou encore la présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, ont tous été conviés à une nouvelle réunion, le 15 novembre, en présence de conseillers de la ministre de l'Enseignement supérieur et du ministre de la Santé. Malgré ce nouveau rendez-vous, toujours pas d'avancées significatives et la perspective de voir la réforme appliquée dans sa globalité à la rentrée universitaire 2024 s'éloigne. Les propositions faites par le gouvernement ne sont pas du tout en phase avec les revendications des étudiants, des doyens et de l'ensemble des représentants de la profession. « Le gouvernement nous explique qu'il sera impossible d'appliquer tous les points de la réforme dès la rentrée prochaine. Pour certains, il faudrait attendre la rentrée 2025, voire encore plus tard. Si l'on procède ainsi, cela ne pourra que fragiliser la réforme », alerte Lysa Da Silva, présidente de l'ANEPF.
Une réforme prioritaire
Comme le rappelle pourtant l'ANEPF, cette réforme « est une priorité pour toute la communauté pharmaceutique ». Elle doit notamment favoriser la mise en place des DES courts officine et industrie et du statut MSU (maître de stage des universités). Autre enjeu majeur, la revalorisation de la rémunération et du statut des étudiants. L'association étudiante demande précisément « un doublement de l’indemnité de stage des étudiants, la création d’indemnités forfaitaires de transport pour les étudiants exerçant loin de leur UFR/domicile et d'indemnités d'hébergement dans les zones sous-denses ». Autant d'évolutions essentielles pour renforcer l'attractivité de la filière officine, à l'heure où tous les pharmaciens rencontrent de gros problèmes de recrutement.
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