C’EST UNE difficile équation que doivent résoudre les syndicats d’officinaux. Paramètre intangible, les mesures permettant de redonner du souffle à l’économie des pharmacies doivent obligatoirement se faire à périmètre constant du champ de l’assurance maladie.
• Augmenter le seuil de la première tranche
Pour y parvenir, la FSPF a imaginé un plan à double détente. « Un bol d’oxygène immédiat avec un appel lancé à l’industrie du médicament pour aider au maintien de son réseau de dispensation de proximité et, dans un deuxième temps, de nouvelles rémunérations dans le cadre de la future convention pharmaceutique », explique Philippe Besset. Concrètement, le syndicat, soutenu par l’UNPF, plaide en faveur d’un relèvement du seuil de la première tranche de la MDL de 26,10 euros à 75 euros (70 euros pour l’UNPF). « Cela représente 97 % des produits vendus, argumente le président de la commission Économie de l’officine. Nous opérons ainsi à une relinéarisation quasi totale de la rémunération ». Ce réajustement solutionne du même coup les pertes liées à la dispensation des grands conditionnements et aux médicaments associant plusieurs molécules dont les prix sont souvent au-dessus du seuil actuel de la première tranche, poursuit Philippe Besset. Afin que l’opération soit neutre pour l’assurance maladie, la FSPF accepte la mise en place d’un tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) dans tous les groupes génériques créés avant 2006. Les deux mesures cumulées « généreraient une augmentation de la marge réglementée de 3,5 % et remettraient la pharmacie dans les clous de l’ONDAM* », estime Philippe Besset. De plus, la FSPF s’engage à négocier avec l’assurance maladie dans la prochaine convention le paiement d’actes pharmaceutiques dans la lignée de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). Ce projet de TFR n’emporte pas l’adhésion de l’USPO qui juge la proposition « surréaliste ». « On ne propose pas un TFR, mais un relèvement de la marge que l’on finance par un TFR », se défend Philippe Besset.
• Revaloriser le forfait à la boîte
De son côté, l’USPO défend l’idée d’une augmentation de 10 centimes d’euros du forfait à la boîte. « Cela rapporterait entre 260 et 265 millions d’euros au réseau et coûterait de 170 à 180 millions d’euros à l’assurance maladie », calcule Gilles Bonnefond. En contrepartie, le syndicat propose d’éviter les consultations et les remboursements inutiles par le développement de la médication officinale. Selon le président délégué de l’USPO, rien que la prise en charge à l’officine du rhume et de la diarrhée permettrait d’économiser 325 millions d’euros. Parallèlement, l’USPO souhaite l’arrêt pur et simple des grands conditionnements à l’origine, selon elle, de gaspillage et d’une mauvaise observance des traitements. Mais, selon les deux autres organisations syndicales, la FSPF et l’UNPF, le gouvernement ne serait pas favorable à la remise en cause des emballages trimestriels car ils permettent aux malades de ne payer qu’une franchise au lieu de trois. Quant à l’idée de relever le forfait à la boîte, le financement proposé ne conviendrait pas aux pouvoirs publics qui ne souhaiteraient pas faire porter un poids supplémentaire aux complémentaires, ni enlever du travail aux médecins, estiment la FSPF et l’UNPF.
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