Alors que les négociations conventionnelles sur le volet économique doivent bientôt s'ouvrir entre les représentants de la profession et l'assurance-maladie, l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF) dénonce l'ensemble des idées reçues que l'on entend souvent au sujet de l'économie officinale.
Autant de préjugés qui « ternissent l'image » de la pharmacie d'officine, « instillent une vision biaisée », voire « influencent les décisions publiques », déplore l'UNPF. Premier angle d'attaque pour le syndicat, la question du chiffre d'affaires. « (Il) n’est pas synonyme de rentabilité, précise l'UNPF. Oui, les pharmaciens sont parvenus à réaliser à mi-année 2023 un chiffre d’affaires comparable à celui du premier semestre 2022, compensant donc la fin des missions Covid-19, mais ce transfert s’opère entre des activités rentables et des activités à faible, voire zéro marge, comme la dispensation de médicaments chers. » Le syndicat présidé par Christophe Le Gall tient notamment à rappeler que « la marge brute globale est en chute libre de 10,42 % par rapport à l’an dernier », pendant que les honoraires fondent, que les coûts d'exploitation augmentent et qu'un milliard d'euros d’économies sur les produits de santé est prévu par le PLFSS pour 2024… « Sans revalorisation significative des honoraires, ce délabrement de la rentabilité fait craindre de fortes casses pour le réseau officinal », alerte l'UNPF.
Le syndicat bat aussi en brèche d’autres préjugés autour de l'économie officinale. « Les activités Covid-19 n’ont pas fait la fortune de tous les pharmaciens », souligne l'UNPF, rappelant au passage que « les officines se sont mobilisées à la demande des pouvoirs publics et qu’elles ont dû fortement investir pour répondre aux besoins du dépistage et de la vaccination ». De plus, « les nouvelles missions ne représentent pas une manne qui résoudra tous les problèmes de l’officine » et leur impact sur les chiffres de l’officine est pour l’instant « très marginal ». L'UNPF estime globalement que « le pharmacien d’officine n’est pas bien rémunéré pour tout ce qu’il fait », en plus de perdre un temps considérable à gérer les ruptures d'approvisionnement, sans oublier toutes les missions qui ne sont pas rémunérées. Enfin, le syndicat insiste sur le fait que l’acte de dispensation « n’est pas la simple exécution d’une ordonnance » et demande en ce sens une gradation des honoraires selon la nature et le degré de difficulté de ces dispensations.
En listant l'ensemble de ces éléments, l'UNPF entend « dépolluer le terrain des préjugés qui minent encore les discussions », alors que les futures négociations conventionnelles seront décisives « pour l'avenir du réseau officinal », selon le syndicat.
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