Annoncée depuis trois ans, la réforme du mode de rémunération continue de se perdre dans les méandres de négociations complexes, dont « le Quotidien » vous tient régulièrement informé. Pendant ce temps, la profession de pharmacien se transforme à vitesse grand V. L’étude du cabinet KPMG que nous présentions jeudi dernier montre clairement qu’un nouveau modèle économique se met en place insidieusement. Si la MDL reste encore le socle des revenus du pharmacien, d’autres composantes deviennent de plus en plus déterminantes : rémunération à la performance, coopérations commerciales, remises… Ces dernières parviennent à maintenir à flot une économie chancelante, marquée par une baisse globale de l’activité, mais rendent le résultat aléatoire et imprévisible. Le marché des transactions illustre également cette tendance (voir page 4 de cette édition). Alors que le nombre de mutations est en chute, les cessions de parts de sociétés prennent le pas sur les ventes traditionnelles de fonds de commerce, et la rentabilité devient le critère essentiel du prix des officines.
Bref, au moment où la profession enregistre de profonds bouleversements, les réformes indispensables pour les accompagner - et non plus seulement les subir - tardent à aboutir. Le constat fait l’unanimité. Reste à se mettre d’accord sur une nouvelle règle du jeu, faute de quoi les distorsions entre la réalité qui se transforme et le modèle actuel figé risquent de provoquer des dégâts irréparables.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Portrait
Jérémie Kneubuhl : le pharmacien aux 50 millions de clics
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais