LES DISCUSSIONS pour la nouvelle rémunération ont bel et bien commencé jeudi dernier. Pour
finalement s’arrêter aussitôt. Le directeur général de l’UNCAM, Frédéric van Roekeghem, a en effet demandé que soient repoussées les négociations au premier trimestre 2013. « Les conditions économiques ne sont pas remplies car l’État n’a pas fixé d’enveloppe », explique Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Mais la décision passe mal du côté de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui dénonce « la rupture unilatérale d’un engagement conventionnel ». Pour le syndicat présidé par Philippe Gaertner, la ministre de la Santé tient sa part de responsabilité dans ce report. Car, souligne-t-il, « si Marisol Touraine a affirmé son attachement à la concrétisation de cette réforme ainsi que sa volonté de respecter et promouvoir la convention pharmaceutique, force est de constater que les atermoiements de certains et le manque de consignes de la part d’une ministre qui n’a, à ce jour, jamais reçu les organisations syndicales représentatives de la profession conduisent à la rupture d’un engagement conventionnel essentiel pour les pharmaciens d’officine ».
Besoin de visibilité.
« L’État doit prendre ses responsabilités », affirme également Gilles Bonnefond, qui estime que la situation actuelle lui donne raison. En effet, depuis plusieurs mois, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) réclame un contrat d’objectifs et de moyens avec les pouvoirs publics pour au moins les trois prochaines années. « Le gouvernement doit nous éclairer sur ses intentions, explique-t-il. Nous avons besoin de visibilité pour négocier », que ce soit les syndicats de pharmaciens, comme les représentants de l’assurance-maladie. « C’est du bon sens, ajoute le président de l’USPO. On ne peut négocier sans connaître l’enveloppe. Nous ne sommes pas là pour vider les poches de certains confrères et remplir celles d’autres. » Gilles Bonnefond attend donc désormais un rendez-vous avec le cabinet de Marisol Touraine afin de fixer les modalités de la future négociation.
Pour sa part, la FSPF en appelle carrément à Jean-Marc Ayrault « pour que la réforme de la pharmacie d’officine soit menée à bien dans les délais les plus brefs ». Le syndicat demande à être reçu en urgence par le Premier ministre avec l’espoir qu’une « véritable feuille de route des négociations puisse être établie ». « Ce retard dans les négociations pénalisera plus particulièrement les officines qui se trouvent en première ligne dans les territoires où le parcours de soins est le plus difficile pour les patients », déplore la FSPF, qui craint que, compte tenu des mesures prévues dans les budgets de la Sécurité sociale pour 2012 et 2013, le ministère, après la gestion de déserts médicaux, « n’ait à faire face à l’apparition de déserts pharmaceutiques ».
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