DE PLUS EN PLUS d’officinaux rencontrent des difficultés d’approvisionnement. Ruptures de stock chez le fournisseur, pratiques commerciales litigieuses (voir « le Quotidien » du 3 février) ou difficultés de paiement de certains pharmaciens… L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) souhaite y voir plus clair. Afin de dresser un état des lieux, le syndicat met en place à partir d’aujourd’hui un observatoire sur les ruptures d’approvisionnement dans les officines. Objectif : « connaître la nature des incidents, le type de médicaments concerné, les régions, les conséquences pour le pharmacien, mais aussi comment il a fait face à cette situation », explique le président délégué de l’USPO, Gilles Bonnefond, à l’occasion d’une conférence de presse. Les témoignages sont à déposer sur le site du syndicat, www.uspo.fr.
Incompréhension.
Pour l’heure, le président délégué de l’USPO s’inquiète de la non-parution des décrets pour la mise en œuvre du pharmacien correspondant et de la préparation des doses à administrer (PDA), de la suspension de l’expérimentation dans les EHPAD*, et de la mise à l’écart des pharmaciens dans la coordination des soins. « J’ai dû mal à comprendre ce nouveau gouvernement, car un flou s’est installé autour des dossiers concernant l’officine, indique Gilles Bonnefond. J’espère que ce n’est qu’une impression et non une volonté réelle du cabinet du ministre de la Santé d’écarter les pharmaciens. J’attends de voir les résultats des premières négociations. » Et de promettre un printemps agité si rien ne change dans les prochaines semaines. Car un autre dossier semble aujourd’hui au point mort, celui sur l’évolution de la rémunération. « Les négociations sur l’amélioration de l’économie de l’officine doivent redémarrer », lance le président délégué de l’USPO, qui plaide toujours en faveur d’un ballon d’oxygène de 300 millions d’euros pour le réseau. Un coup de pouce qui permettrait la mise en place progressive dans les cinq ans des nouvelles missions et du nouveau mode de rémunération. « Aujourd’hui, il faut faire attention à ne pas déstabiliser le réseau », martèle Gilles Bonnefond. En clair, pas question à ses yeux de voir arriver massivement des TFR, ou un dispositif misant sur une seule catégorie de médicament ; de même, il lui semble nécessaire de régler le problème lié aux grands conditionnements. Mais, le président délégué de l’USPO paraît ouvert à la discussion sur les solutions à trouver et appelle les autres syndicats à la concertation.
Donner du contenu à la convention.
D’ici à quelques semaines, les organisations professionnelles devront également s’occuper de la renégociation avec l’assurance-maladie de la convention pharmaceutique. Un groupe de travail va se mettre en place pour dresser, d’ici au mois de mars, la liste des sujets à aborder. Pour sa part, l’USPO insiste sur deux points : la poursuite du développement des génériques et le maintien du rôle pilote du pharmacien, ainsi que la simplification des tâches administratives, avec, en ligne de mire, l’objectif « zéro papier ». « Il faut aussi y mettre du contenu " métier " », ajoute Gilles Bonnefond. La première version de la convention, qui arrive à échéance en juillet 2011, ne prévoyait rien sur l’exercice officinal. Une erreur à corriger, selon le président délégué de l’USPO, les officinaux ayant, par exemple, été complètement oubliés des actions de prévention contre l’asthme et le diabète menée par l’assurance-maladie. « Cela montre une totale incompréhension du rôle que pourraient jouer les pharmaciens dans ce domaine », déplore-t-il.
Il regrette également que les officinaux ne soient pas complètement associés au suivi des 77 médicaments sous surveillance récemment présentés par l’AFSSAPS**. Ce sont eux qui sont pourtant en première ligne et doivent faire face à des patients quelque peu désorientés. « Nous devons pouvoir les informer sur ces médicaments et leur indiquer quelle attitude adopter afin qu’ils n’arrêtent pas leur traitement de façon unilatérale », estime Gilles Bonnefond. Il préconise l’automatisation informatique des déclarations qui pourraient ainsi être transmises directement vers les centres de pharmacovigilance d’un simple clic.
**Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.
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