C’est un motif de satisfaction pour les syndicats. Les pharmaciens figurent en bonne place dans la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023. Le texte prévoit, par exemple, d’entériner l’élargissement de leur droit de prescrire et d’administrer les vaccins et de dispenser la pilule du lendemain avec une prise en charge totale de l’assurance-maladie à toutes les femmes quel que soit leur âge.
Le budget de la Sécurité sociale pour l’année à venir, présenté hier en conseil des ministres, est pourvoyeur de bonnes nouvelles pour la profession de pharmacien. Ainsi, le PLFSS 2023 propose d’inscrire dans le marbre la possibilité pour les pharmaciens de prescrire et administrer les vaccins, comme l’a préconisé la Haute Autorité de santé (HAS) plus tôt dans l’année. Celle-ci a en effet rendu deux avis très attendus par la profession (et qui concernent également les infirmiers et les sages-femmes). Le premier, datant de janvier, prévoit que les pharmaciens soient autorisés à prescrire et vacciner les vaccins non-vivants inscrits au calendrier vaccinal chez les 16 ans et plus. Le second, émis en juin dernier, préconise d’élargir ces compétences à l’ensemble des vaccins obligatoires ou recommandés chez les enfants et adolescents de 2 à 16 ans, à l’exception des vaccins vivants chez les immunodéprimés.
Cet élargissement des compétences vaccinales des pharmaciens est une façon de « capitaliser sur l’engagement de ces professionnels durant la crise Covid et de démocratiser l’accès à la vaccination », explique le ministre de la Santé, François Braun. « Nous n’avions pas de retour ces dernières semaines sur ce qui serait véritablement au PLFSS 2023 ou non et nous avons eu des craintes quant à la vaccination par les pharmaciens. Mais ce qui a été présenté hier est conforme à nos attentes, c’est une source de satisfaction », déclare Pierre-Oliver Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Quant à l’extension de la prise en charge totale par l’assurance-maladie de la contraception d’urgence à toutes les femmes, « c’est une excellente nouvelle » pour les deux syndicats. D’abord parce que la limite de 18 ans était difficilement applicable dans les faits puisque les pharmaciens ne pouvaient vérifier l’âge de la patiente, rappelle Pierre-Oliver Variot. Aussi parce que c’est un exemple à suivre pour Philippe Besset. « Le pharmacien pouvait déjà prescrire et délivrer la pilule du lendemain à toutes les femmes, la différence c’est que demain les plus et les moins de 18 ans bénéficieront de la même prise en charge à 100 % par l’assurance-maladie. J’espère que ce parcours patient en accès direct au médicament avec prise en charge par l’assurance-maladie servira d’exemple, notamment dans la cystite ou l’angine. »
Le PLFSS 2023 ne se résume pas à ces deux sujets, tant s’en faut. Pierre-Olivier Variot, qui se dit globalement satisfait de cette première mouture, en présentera les grandes lignes lors d’une conférence vendredi matin tout en prévoyant de proposer plusieurs amendements aux parlementaires. Quant à Philippe Besset, il annonce « un texte majeur pour les pharmaciens », notamment pour la mise en œuvre des missions prévues à la convention pharmaceutique signée en mars dernier. À un article près qu’il espère bien voir disparaître : l’autorisation pour le Comité économique des produits de santé (CEPS) d’effectuer des appels d’offres sur les médicaments. « C’est très inquiétant, cet article m’a poussé à contacter le ministère de la Santé rapidement et à obtenir un rendez-vous à Matignon demain matin. Car 40 % de l’économie officinale s’appuie sur les remises génériques. Si cela se fait, je préfère prévenir le gouvernement que nous nous dirigeons vers des mouvements de grande ampleur avec des fermetures de pharmacies. » À suivre donc, et de près…
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