Malgré un programme national de dépistage du cancer du col de l’utérus pour réduire l’incidence et le nombre de décès (1 100 par an en France), des femmes éligibles passent au travers des mailles du filet. La Haute Autorité de santé (HAS) a recommandé en 2019 de leur envoyer un kit d’autoprélèvement, une méthode qui a rencontré un certain succès lors d’une expérimentation. Aujourd’hui, l’Institut national du cancer (INCa) publie son référentiel national du dépistage du cancer du col de l’utérus qui pose le cadre et les modalités de l’autoprélèvement vaginal.
Le dépistage du cancer du col de l'utérus concerne toutes les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans ayant un col de l’utérus, y compris les femmes enceintes, les femmes ménopausées et les femmes vaccinées contre les infections à papillomavirus humain (HPV). Jusqu’alors, les femmes qui n’ont pas été dépistées dans les trois ans reçoivent un courrier d’invitation, par le centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), et si nécessaire une relance 12 mois plus tard.
Mais en 2019, la Haute Autorité de santé (HAS) a proposé de considérer l’autoprélèvement vaginal (APV) avec un test HPV comme une alternative au prélèvement cervico-utérin (PCU) réalisé par un professionnel de santé, de façon à faciliter le dépistage des femmes qui ne se font jamais ou rarement dépister. Selon la HAS, l’envoi direct d’un kit d’APV à domicile ou sa mise à disposition dans le cadre de campagnes de prévention est de nature à améliorer le taux de participation. L’envoi direct a d’ailleurs fait l’objet d’une étude en France qui a démontré son efficacité. La mise à disposition visant des populations spécifiques (Guyane, Mayotte, femmes vivant à la rue, bidonvilles, migrantes, etc.) doit faire l’objet d’études complémentaires.
Dans ce cadre, l’INCa a publié en mai dernier un référentiel national pour préciser le cadre et les modalités de recours aux APV. Il recommande notamment l’envoi du kit de dépistage à domicile à l’occasion du courrier de relance des CRCDC ciblant les femmes de 30 à 65 ans qui ne se font pas ou peu dépister, soit 12 mois après le premier courrier d’invitation au dépistage. Un second courrier de relance est envoyé trois mois après l’envoi du kit si aucun dépistage n’a été effectué. En cas de non-participation, le CRCDC invitera à nouveau au dépistage deux ans après l’invitation initiale.
Conformément aux préconisations de la HAS, lorsque le test par APV est réalisé et qu’il est négatif, un nouveau dépistage est préconisé 5 ans plus tard. S’il est positif, la femme devra réaliser un prélèvement cervico-utérin chez un professionnel de santé. Si le test est non analysable ou non interprétable, un nouveau kit de dépistage est envoyé à la femme, soit avec le compte rendu de résultat, soit séparément. Si un second test par APV est non interprétable, la femme est invitée à consulter un professionnel de santé afin de réaliser un PCU.
L’INCa préconise également qu’un professionnel de santé (médecin généraliste, gynécologue, sage-femme) puisse demander un kit pour une patiente, par exemple lorsque celle-ci refuse le PCU, que ce soit pour des raisons de pudeur, culturelles, après un traumatisme ou plus généralement lorsque l’examen gynécologique est impossible. Dans ce cas, le kit doit être directement adressé à la patiente. Le professionnel de santé doit néanmoins informer la patiente qu’en cas de résultat positif à l’APV, un examen gynécologique avec la réalisation d’un PCU sera nécessaire.
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