La campagne de vaccination contre la grippe et le Covid-19 qui démarre ce 15 octobre devrait s’achever le 31 janvier 2025. Plus de 17,2 millions de personnes sont invitées à se faire vacciner mais quelles sont leurs intentions : les patients prévoient-ils de se faire vacciner contre la grippe, contre le Covid-19 ou les deux ? Santé publique France rapporte les tendances pour cette année. Les syndicats appellent pour leur part les officinaux à être « proactifs ».
À la question « Avez-vous l’intention de vous faire vacciner contre la grippe saisonnière ou le Covid-19 cet automne ? », une (petite) majorité des personnes qui se déclarent éligibles répond « oui » à la grippe (52 %) et au Covid-19 (59 %), selon la dernière vague de l’étude Coviprev* menée par Santé publique France, publiée le 15 octobre. Mais ils sont moins nombreux (50 %) à déclarer vouloir recevoir à la fois la vaccination contre la grippe et contre le Covid-19, dont 32 % accepteraient de recevoir les deux doses au même moment. À l’inverse, près d’un Français sur 4 interrogés (23 %) déclare ne vouloir recevoir aucun des deux vaccins cet automne. Des chiffres stables par rapport à l’enquête réalisée à la même époque en 2023.
Les motifs de refus de vaccination contre le Covid-19 sont les mêmes que l’année passée : 34 % « ne souhaitent pas faire le vaccin chaque année », 25 % « ne veulent plus avoir de vaccin contre le Covid-19 à cause des effets indésirables qu’ils ont eus avec les doses précédentes ou par peur des effets liés à beaucoup de vaccins », 24 % « ne pensent pas que les vaccins proposés soient efficaces contre les variants qui circulent » et 24 % « pensent que les doses déjà reçues suffisent ». La peur des effets indésirables et l’idée que le vaccin ne soit pas efficace sont également des arguments avancés par les personnes refusant la vaccination antigrippale (24 %) qui préfèrent, pour 28 % d’entre elles, « se protéger par d'autres moyens, comme le lavage des mains. »
« Rappeler que dans la grande majorité des cas les réactions au vaccin sont bénignes et de courte durée semble nécessaire, conclut Santé publique France. Les effets indésirables les plus fréquents sont comme pour la majorité des vaccins. Aucun des effets indésirables rapportés n’a remis en cause le rapport bénéfice/risque du vaccin contre le Covid-19. »
De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) rappelle que les vaccinations grippe et Covid-19 sont ouvertes à tous, y compris aux personnes non ciblées par les recommandations, et encourage les officinaux à être « proactifs en demandant systématiquement à leurs patients leur statut vaccinal, et en les incitant à se faire vacciner ». C’est aussi l’occasion d’inciter à la vaccination antipneumococcique, réalisée chez seulement 4,5 % des patients cibles, les mêmes que pour la grippe.
L’année passée, la couverture vaccinale contre la grippe saisonnière a perdu 5 points par rapport à la saison 2022-2023, en particulier chez les personnes de moins de 65 ans ayant une maladie chronique (de 51 à 47 %), rappelle la direction générale de la santé. Seulement 30 % des plus de 65 ans et 10 % des moins de 65 ans avec une comorbidité se sont fait vacciner contre le Covid-19. Pour « installer la double vaccination grippe et Covid-19 en réflexe », l’assurance-maladie lancera sa campagne de médiatisation (télévision, radio) à compter du 20 octobre, et pour 3 semaines, avec un message clé : « La vaccination : une protection hivernale indispensable ». En espérant inciter les 17,2 millions de personnes éligibles à franchir le pas.
* Étude réalisée par questionnaires autoadministrés en ligne sur 2 000 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, du 30 août au 9 septembre 2024.
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