Le réseau officinal a été retenu pour la distribution des vaccins Covid dans les EHPAD. Les pharmaciens vont être invités dès cette semaine à faire remonter les informations concernant les établissements qu’ils desservent.
Dès la première phase de la campagne de vaccination contre le Covid, en janvier et février dans les EHPAD, l’officine sera le point nodal de la distribution des doses, avec pour principe d'associer une pharmacie à chaque EHPAD dépourvu de pharmacie à usage intérieur (PUI). Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), en a exposé hier la stratégie, lors d'une visioconférence. Une centaine de sites de stockage vont être répartis sur le territoire dans lesquels les doses de vaccin Pfizer, dédiées aux résidents en EHPAD et aux personnels à risque de comorbidité, seront conservées à la température requise (-80°). À partir de ces sites, la répartition se fera dans les officines, qui auront pour mission de conserver ces vaccins en respectant la chaîne du froid (entre 2 et 8 degrés) et de les livrer sous cinq jours aux EHPAD, où les vaccins seront reconstitués.
Afin de pouvoir pré positionner les stocks et calibrer les besoins région par région ainsi qu'au niveau de chaque EHPAD, les pharmaciens vont recevoir, dès la fin de cette semaine, un fichier identique à celui des commandes de vaccins contre la grippe Fluzone. Chaque officinal y déclarera le nom de l’EHPAD desservi ainsi que le nombre de résidents et de personnels, soignants et non soignants. Ces données seront remontées aux ARS via les URPS Pharmaciens.
Outre sa conservation à très basse température, ce vaccin présente d’autres caractéristiques. « Il devra être reconstitué à partir de flacons multidoses, précise Gilles Bonnefond. Une fois reconstitué, il doit être utilisé pour cinq patients différents et ce dans un délai maximum de trois heures. » Une logistique doit être par conséquent mise en place entre la pharmacie et l’EHPAD pour déterminer la semaine de vaccination, mais aussi en coordination avec le médecin, puisque ce dernier injectera le vaccin après avoir recueilli le consentement du patient. À ce sujet, Gilles Bonnefond insiste pour que le recueil du consentement se fasse suffisamment en amont afin d’éviter tout gaspillage.
L'organisation de la vaccination Covid en EHPAD ne s’arrêtera pas là. La deuxième injection, qui devra être effectuée 21 jours plus tard (avec une tolérance de plus ou moins deux jours), va nécessiter un deuxième approvisionnement « avec une nouvelle fois une fenêtre de tir extrêmement étroite requérant une finesse d’organisation que seuls les pharmaciens peuvent apporter », affirme Gilles Bonnefond. Toujours pour éviter le gaspillage de ces vaccins, Pierre-Olivier Variot, vice-président de l’USPO, recommande d’opter pour une livraison en début de semaine, afin de mettre à profit le délai de conservation du vaccin pour vacciner.
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