Les tensions d’approvisionnement sur la forme injectable et buvable de la vitamine B12 se poursuivent. Alors qu’un retour à la normale était espéré pour ce mois de novembre, la situation ne devrait finalement pas s’améliorer avant le début de l’année 2025, a appris l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Les pharmaciens vont donc devoir continuer à s’adapter…
Pour faire face à ces tensions d’approvisionnement qui perdurent, les officinaux devront privilégier la délivrance de la forme injectable et buvable de vitamine B12 aux patients qui en ont le plus besoin pendant encore quelque temps. L’ANSM avait déjà recommandé cette conduite en septembre en plus d’imposer l’échelonnement des livraisons des ampoules de Vitamine B12 (cyanocobalamine) Gerda 1 000 µg/4 ml et Vitamine B12 Delagrange 1 000 µg/2 ml en solution injectable et buvable aux pharmacies de ville, ceci afin d’éviter les ruptures de stock. Dans un courrier adressé ce 4 novembre, l’ANSM et les laboratoires concernés (Zentiva et Substitupharm) invitent un peu plus fermement encore médecins et pharmaciens à respecter certaines consignes.
Ainsi, les professionnels de santé doivent « privilégier l’utilisation de vitamine B12 en comprimés dès lors que le traitement peut être pris par voie orale, afin de permettre la continuité de traitement pour les patients ayant de graves problèmes d’absorption, nécessitant une prise par injection intramusculaire », demande l’ANSM, qui rappelle que « l’absence de ce traitement peut entraîner chez ces patients un risque grave d’anémie allant jusqu’à l’hospitalisation, une transfusion et une mise en jeu du pronostic vital ». Concrètement, pour des patients ayant un défaut d'absorption nécessitant une administration par voie intramusculaire (IM), le pharmacien ne peut désormais délivrer la vitamine B12 en solution injectable et buvable que « si la voie IM a été mentionnée par le médecin sur l’ordonnance ». Si la prise en charge concerne des patients en oncologie traités notamment par pémétrexed, la délivrance de vitamine B12 en solution injectable et buvable est uniquement possible au comptoir « si l'ordonnance émane d'un médecin hospitalier spécialiste en oncologie, hématologie ou compétent en cancérologie ». Des recommandations qui resteront en vigueur tant que les tensions d’approvisionnement, liées à un arrêt de production et à des difficultés de fabrication, seront toujours observées.
Le courrier envoyé par l’ANSM et les laboratoires Zentiva et Substipharm rappelle en outre que les patients présentant une anémie stabilisée par des prises orales de vitamine B12 doivent, eux, « prendre des comprimés de Vitamine B12 Gerda 250 µg, à la dose de 4 comprimés par mois dans le cadre d'un traitement d'entretien ». Cette spécialité ne doit cependant pas être prescrite à des patients présentant un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose car elle contient du glucose, du saccharose et du lactose. À noter que la Vitamine B12 Gerda 250 µg en comprimés n’est pas remboursée par l’assurance-maladie. Interrogée par « Le Quotidien du pharmacien » sur la possibilité d’une prise en charge de cette forme pour les patents au vu de la situation actuelle, la CNAM n’a pas indiqué de changement pour le moment.
La vitamine B12 en solution injectable et buvable est utilisée en injection intramusculaire dans le traitement des déficits en vitamine B12 dus à une maladie gastro-intestinale qui empêche son absorption (notamment maladie de Biermer, gastrectomie totale, résection de l'iléon terminal, maladie d'Imerslund). Par voie orale (buvable), elle est indiquée dans le traitement des carences par manque d'apport alimentaire, notamment dans les régimes végétaliens stricts.
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