Le visage en première ligne
Le froid est l’un des facteurs climatiques bien connus pour ses effets sur la peau, à la fois vasoconstricteurs mais aussi desséchants. Des conséquences qui sont aggravantes notamment dans les manifestations des peaux sèches atopiques. Dans des conditions extrêmes, le visage, plus facilement exposé, peut être le siège d'engelures. Ces lésions rouges associées à un œdème douloureux constituent des cas d'urgence absolue car leurs conséquences peuvent être graves. Des engelures profondes imposent de s’adresser aux services d’urgences de l’hôpital le plus proche. Les engelures superficielles, pour leur part, peuvent être traitées à l'aide de gestes simples : réchauffer progressivement - mais pas brutalement ! - la peau lésée qui peut également être baignée dans de l’eau oxygénée à 32-34 °C. Après une vasoconstriction importante, les zones atteintes peuvent aussi être massées doucement afin de stimuler la circulation locale. Des médicaments antidouleurs et vasodilatateurs pourront être prescrits et adaptés à chaque cas mais on aura toujours recours à des crèmes grasses ou des pommades isolantes et réparatrices pour réparer l'épiderme atteint ou prévenir l'effet du froid avant l'exposition.
Les lèvres si fragiles
Les lèvres sont particulièrement sensibles au froid. Ces semi-muqueuses sont en effet dotées d’une faible couche cornée et privées de glandes sébacées donc de film lipidique. Particulièrement fragiles, elles sont, en outre, l'objet de multiples petits traumatismes – mordillements répétés, exposition à la salive avec pour résultat des tissus malmenés dont les signes ne trompent pas : les lèvres s’assèchent, tiraillent, se fendillent et sont la proie des gerçures. Si elles s'accompagnent d’un état inflammatoire, ces lésions peuvent conduire à la formation de fissures ou de chéilites. Afin de préserver la beauté et la santé des lèvres, il faudra, avant de s’exposer au froid, appliquer des baumes émollients et protecteurs spécialement conçus pour cette zone vulnérable. Ces formules comportent une phase grasse importante, permettant la rémanence du produit, mais peuvent aussi abriter un agent réparateur. Elles se présentent généralement sous la forme de stick ou de baume mais peuvent aussi adopter la galénique très fluide d'une crème labiale capable de pénétrer les micro-reliefs des lèvres abîmées et permettre une réparation rapide.
Des mains à préserver
Le premier geste à observer pour protéger les mains du froid est de les revêtir de gants, jamais trop serrés afin de favoriser l'isolation mécanique de la couche d'air et de ne pas gêner la circulation sanguine. Cela dit, à l'instar d'autres extrémités du corps comme les pieds, les mains sont plus sujettes au refroidissement car plus facilement exposées. Le premier facteur qui les menace sera cependant le dessèchement qui compromet l'efficacité de la barrière cutanée, favorisant la perte insensible en eau. La peau s'assèche et devient le siège de multiples altérations qui sont la conséquence de la déshydratation des tissus : xérose, gerçures, fissures, crevasses peuvent alors se former. Pour en prévenir l'apparition ou pour restaurer l'intégrité de la peau, on pourra appliquer des crèmes ou pommades riches en corps gras, faisant fonction de barrière isolante et réparatrice. Des crèmes à base de polymères non occlusifs peuvent également être utilisées dans ce contexte. L'application devra se faire avant l'exposition au froid, aussi souvent que nécessaire. En tant qu'extrémités, les mains et les pieds peuvent aussi être la proie de lésions plus sévères comme les engelures.
Des gestes de tous les jours
Avant d'être exposé au froid, on peut penser à protéger sa peau. Des attitudes à respecter à domicile et au quotidien peuvent, en effet, favoriser la protection cutanée. La toilette est notamment une étape à ne pas négliger dans les soins apportés à l'épiderme. Ainsi, il est conseillé de proscrire l'utilisation de produits d'hygiène agressifs (savons, syndets anioniques) pour nettoyer le corps et le visage. On leur préférera des syndets doux à pH physiologique dont certains disposent de propriétés hydratantes. Une fois la toilette terminée, la peau doit être séchée délicatement, en tamponnant, plutôt qu'en frottant de manière agressive. Le chauffage du lieu de résidence est un autre critère à considérer si l'on veut assurer le bien-être cutané. Il doit être modéré et associé à un taux respectable d'humidité dans l'air. Bien s'hydrater la peau juste avant de sortir et régulièrement dans la journée, se couvrir à l'aide de vêtements pas trop serrés et bien isolants quand on se trouve à l'extérieur et bien sûr, ne pas s'exposer trop longtemps au froid sont quelques-unes des précautions à rappeler également en hiver.
Une alimentation qui protège
Nourrir la peau de l'intérieur est un autre des moyens pour préserver l'intégrité cutanée. Si cela est vrai tous les jours de l'année, ça l'est particulièrement en hiver où l'épiderme est agressé par le froid. Connaître les caractéristiques de certains nutriments présente donc un intérêt non négligeable. Ainsi, les vitamines du groupe B (B2, B3, B8), hydrosolubles, ne sont pas stockées dans le corps et doivent faire l'objet d'un apport quotidien par l'alimentation. Les viandes, le foie, les volailles, les fromages, les œufs, le saumon en contiennent notamment.
La vitamine A, pour sa part, est liposoluble et reste donc présente dans les graisses de l'organisme. On la trouvera plus volontiers dans le foie et les œufs. La vitamine C, qui intervient surtout au niveau du collagène, est présente dans de nombreux fruits et légumes. Les oméga 3 et 6, dont la suppression est néfaste pour la peau qui devient sèche et rugueuse, se trouvent dans les huiles de poisson gras. Certains minéraux, iode et zinc, présentent également un intérêt pour la peau. On trouvera le premier dans les poissons, les fruits de mer et les produits laitiers, le second étant fourni par les huîtres, certains fromages, la viande de bœuf et le jambon.
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