Qu’ils soient étudiants ou créateurs de start-up, ils ne manquent pas d’idées pour imaginer la pharmacie de demain : chaque année, un partenariat entre l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) et la structure de gestion du tiers payant Résopharma (R+) récompense les auteurs de projets et d’innovations œuvrant dans ce sens.
Cette année, quatre finalistes, deux étudiants et deux start-ups, ont présenté leurs travaux lors d’un « concours de pitch » organisé durant le Congrès national des pharmaciens qui vient de se tenir à Lille. Deux d’entre eux, choisis par les pharmaciens, ont remporté chacun un prix de 2 000 euros.
Côté étudiants, Romain Hunot et Anass Nanaï ont gagné avec leur projet « DiConnect », qui vise à renforcer l’adhésion des patients hypertendus à leur traitement. Cet outil numérique pourra aider les patients et les pharmaciens à mieux préparer les entretiens pharmaceutiques à l’officine. En pratique, un questionnaire préalable rempli par le patient, de même qu’une liste de documents et de données à fournir, permet au pharmacien, lors de l’entretien, d’approfondir avec le patient les aspects du traitement et du suivi qui doivent être revus ou améliorés. L’enjeu est de taille quand on sait que sur 12 millions de patients traités, près de la moitié n’observent pas correctement l’ensemble de leur traitement. Destiné dans un premier temps à l’HTA, le dispositif pourrait plus tard être étendu au suivi du diabète.
Coté start-up, c’est Sivan, représentée par son fondateur Jonathan Atlani, qui a recueilli les suffrages des pharmaciens. Il s’agit d’un dispositif numérique de planning et de gestion des ressources humaines, déjà utilisé dans 350 officines, qui permet de mieux planifier les horaires, et de faciliter la gestion de la paye et des congés et absences de chaque membre de l’équipe officinale, l’objectif étant de « trouver la bonne personne au bon moment ». Selon ses créateurs, Sivan permet au pharmacien-employeur de gagner plusieurs heures par semaine grâce à cette meilleure gestion des collaborateurs.
Les deux autres finalistes présentaient, chez les étudiants, un logiciel de régulation du flux de la patientèle à l’officine, Amapharma, destiné à réduire les vagues et les temps d’attente, et chez les start-up, un système numérique de prise de rendez-vous et de contact entre l’officine et les délégués médicaux, Moofize. Lauréats ou non, les quatre finalistes de ce concours se sont félicités aussi du « gain en visibilité » que leur a apportée leur participation.
Commentant les résultats, la responsable « Numérique » de l’ANEPF, Eliza Régnier, a rappelé que l’association s’engage aux côtés des étudiants pour les aider à réaliser de tels projets, qui leur donnent ainsi des expériences pratiques, et ce dès la 3e année. Le président de Résopharma, Philippe Gaertner, a relevé quant à lui que sur les quatre projets finalistes, trois visaient à optimiser le temps de gestion de l’officine : cela montre, selon lui, « à quel point cette question du temps est devenue un problème majeur pour les pharmacies, de plus en plus confrontées au manque de collaborateurs, et obligées justement de réduire le temps qu’elles consacrent aux activités de gestion ».
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