C’était l’un des motifs qui ont poussé les syndicats d’officinaux et l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) à lancer le mouvement de mobilisation : faire enfin avancer le dossier de la réforme du 3e cycle des études de pharmacie (R3C). Si le gouvernement a tenu plusieurs engagements, de nombreux arbitrages sont encore en attente.
La réforme du 3e cycle des études de pharmacie (R3C) ne sera pas effective lors de la prochaine rentrée universitaire. Alors que les étudiants en pharmacie l’attendent depuis près de 8 ans, ils vont devoir encore faire preuve de patience. « Si les arbitrages avaient été rendus en novembre nous aurions pu être prêts en septembre 2024. Maintenant, nous avons un an pour que tout soit prêt et que la réforme puisse être pleinement appliquée à la rentrée universitaire 2025 », résume Lysa Da Silva, présidente de l’ANEPF. Il y a quelques semaines, les représentants des étudiants en pharmacie ont été reçus par le ministère de la Santé et Matignon. Le gouvernement semble aujourd’hui résolu à faire aboutir le dossier de la R3C. « On sent une vraie volonté, confirme Lysa Da Silva. Après, peut-on dire qu’il y a eu des avancées notables ? Oui et non. Cela reste encore des paroles à ce jour et nous avons eu beaucoup de déceptions par le passé. Plusieurs réunions sont prévues en juin, il reste encore beaucoup de points à régler. Notre objectif, c’est que les arbitrages soient rendus avant la fin de notre mandat. » La présidente de l’ANEPF et son bureau passeront en effet la main à une nouvelle équipe le 7 juillet.
Les discussions récentes avec les ministères ont toutefois été constructives. Parmi les éléments de satisfaction pour l’ANEPF, l’indemnité de stage qui sera accordée aux étudiants en 6e année. Un stage dont la durée serait désormais fixée à 9 mois, comme le prévoit la réforme. S’il ne s’agit à ce jour que d’un « accord tacite », le gouvernement aurait accepté l’idée d’une enveloppe d’environ 11 250 euros par étudiant et par an. « Le montant versé par mois dépendrait du modèle choisi par chaque université, précise Lysa Da Silva. Nous demandons également que l’étudiant ne reçoive qu’une seule fiche de paie et non deux, celle venant du pharmacien et l’autre de l’État. Sur ce point, rien n’est encore acté. » En revanche, l’exécutif ne semble absolument décidé à lâcher du lest sur l’indemnité de logement. « Ce n’est pas prévu dans le budget des ministères. On ne sent aucune volonté de leur part de l’accorder. Nous sommes donc en train de démarcher les collectivités, les régions, pour voir si, elles, seraient prêtes à financer cette aide pour les étudiants, explique la présidente de l’ANEPF. Sur ce sujet, nous ne lâcherons rien. Il est hors de question d’envoyer des étudiants faire des stages dans des régions excentrées en les laissant sans solution », promet-elle. En revanche, le gouvernement s’est montré bien plus ouvert à l’idée d’accorer une aide pour le transport. « Un montant de 130 euros par mois a été défini. Maintenant, il faut encore trancher sur la distance à partir de laquelle l’étudiant pourra prétendre à cette aide et savoir si celle-ci sera déterminée en fonction du lieu d’habitation ou du lieu où se situe l’université. » Autant de sujets sur lesquels l’ANEPF espère des avancées concrètes dès le mois prochain.
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