Un arrêt de la Cour d'appel de Paris du 3 décembre reconnaît que les centres Leclerc ont diffusé une publicité mensongère en affirmant que toutes leurs parapharmacies employaient un docteur en pharmacie. Leclerc est condamné à verser 30 000 euros de dommages et intérêts à l'Union des groupements de pharmacies d'officine (UDGPO) qui avait engagé une bataille judiciaire contre cette concurrence déloyale.
Il y a quatre ans, Leclerc avait fait de la présence d'un pharmacien dans chacune de ses 256 parapharmacies, l'un des axes majeurs de sa communication. Les clients avaient la certitude de trouver le conseil d'un professionnel diplômé qui, plus est, disposait d'une expérience antérieure en officine. Il n'avait pas fallu longtemps pour que ces affirmations soient démontées par l'Union des groupements de pharmacies d'officine (UDGPO).
Estimant que cette communication constituait une concurrence déloyale puisqu'elle était trompeuse, l'UDGPO avait entamé une procédure judiciaire et, constats d'huissiers à l'appui, avait démontré que 13 % des parapharmacies n'employaient pas de pharmaciens diplômés. Le groupement d'achats des centres E. Leclerc (Galec) ne pouvait par conséquent pas en faire la promotion auprès des clients de ses supermarchés. Le tribunal de commerce de Créteil était parvenu aux mêmes conclusions en décembre 2019 : « La communication de la société Galec, (...), concernant les parapharmacies sous l’enseigne E. Leclerc selon laquelle chacune des parapharmacies est dirigée par un Docteur en pharmacie est trompeuse au sens de l’article L.121-2 du code de la consommation. » De plus, les juges avaient estimé que « la communication selon laquelle les clients disposent du conseil d’un Docteur en pharmacie est susceptible de les induire en erreur sur la réelle disponibilité de ce service au sens de l’article L.121-2 du code de la consommation ». Le Galec avait été par ailleurs condamné à modifier sa communication « de manière à exclure les éléments de nature à tromper ou induire en erreur les consommateurs sur la présence effective d’un Docteur en pharmacie dans les parapharmacies sous enseigne E. Leclerc ».
Cependant, le Galec n'en était pas resté là et avait interjeté appel à ces décisions. Vendredi, la Cour d'appel de Paris a finalement confirmé que la communication était trompeuse. En revanche, le Galec ne sera pas obligé de rectifier sa communication, comme l'avaient obtenu les groupements d'officine en première instance.
Leclerc est toutefois condamné à verser 30 000 euros à l'UDGPO au titre des dommages et intérêts. Un montant qui sera bien employé dans la défense de la profession, comme l'assure Laurent Filoche, président de l'UDGPO.
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