Les objectifs de l’axe prévention
De nombreux facteurs influent, de façon positive ou négative, sur la santé : qualité de l’alimentation, expositions environnementales, comportements à risques, parcours éducatif, habitat, activité physique… Il en ressort quatre grands facteurs de risque de maladies non transmissibles : le tabac, l’alcool, la sédentarité et l’obésité. Une intervention à grande échelle sur ces facteurs permettrait donc de réduire le risque de mortalité et de morbidité.
La stratégie nationale de santé a pour objectif d’instaurer un environnement favorable à la santé aux différents âges de la vie. Et le pharmacien, de par sa proximité avec les patients, a un rôle important dans la promotion de la santé.
Généralisation de la vaccination antigrippale
L’objectif du gouvernement est de généraliser dès 2019 la vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine, les premiers résultats de l’expérimentation dans les régions pilotes étant très positifs. Cela permettra de simplifier le parcours vaccinal, d’augmenter la couverture de la population et peut-être d’aider à réinstaller un climat de confiance au sujet des vaccins.
Relais de campagnes de santé publique
Le rôle de sensibilisation, d’information et de conseil du pharmacien prend tout son sens dans un certain nombre de mesures du premier axe de cette nouvelle stratégie nationale de santé, correspondant à la promotion de la santé et la prévention. Toutes les tranches d’âge de la population sont ainsi concernées :
- Chez les femmes enceintes ou en désir de maternité : sensibiliser à la supplémentation en vitamines B9 et améliorer la prévention des consommations à risque et le repérage des addictions (notamment en ce qui concerne l’alcool et le tabac).
- Chez les jeunes : prévenir l’obésité par une promotion renforcée de l’activité physique, informer sur les risques auditifs (en les sensibilisant notamment à l’usage des bouchons d’oreilles) et sur les consommations à risques et addictions (tabac, alcool, cannabis…).
- Chez les adultes : renforcer l’aide au sevrage tabagique (encore plus de 13 millions de fumeurs en France) et intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025.
- Chez les personnes âgées : prévenir la perte d’autonomie et mettre en place des actions de médiation auprès des sujets isolés ou en situation précaire.
L’Ordre des pharmaciens a ainsi proposé la mise en place d’entretiens de prévention dans le cadre des nouvelles missions du pharmacien (prévues par la loi HPST de 2009). Pour citer un exemple, l’équipe peut proposer un suivi régulier des patients en sevrage tabagique : évaluer où en est leur addiction, les motiver, adapter la prise en charge, donner des conseils…
Au-delà des entretiens de prévention, l’officine demeure également un lieu de relais de campagnes de santé publique. Pour cela, des solutions simples peuvent être mises en place si ce n’est déjà fait : dédier une partie de la vitrine à des messages de santé publique, mettre à disposition (ou donner de façon personnalisée lors d’un conseil associé) des brochures d’informations sur des thèmes de santé publique, exposer des affiches (exemple d’actualité : celle du mois sans tabac), participer aux journées de dépistage (par exemple, celle du diabète)… Aux pharmaciens de trouver les moyens les plus adaptés à leur officine et à leur patientèle.
Lutte contre le VIH et les IST
Un « PASS préservatif » sera proposé aux moins de 25 ans dans les régions à forte incidence d’infections sexuellement transmissibles. Les jeunes auront ainsi un accès gratuit aux préservatifs. Les pharmaciens peuvent également s’impliquer en relayant les campagnes de dépistage et en sensibilisant les jeunes sur la santé sexuelle. Cela peut être complété par différentes mesures : mettre à disposition les coordonnées de plannings familiaux et de centres de dépistage, ouvrir le dialogue sur les autotests VIH…
Dépistage du cancer du col de l’utérus
À noter qu’une des mesures est destinée à nos confrères biologistes : introduire un troisième dépistage organisé, le dépistage du cancer du col de l’utérus.
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