Bilan économique

Développement des génériques : l’influence de la convention

Publié le 28/10/2013

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Le processus de négociation conventionnelle influe directement sur le marché des génériques : alors que ce dernier a explosé en 2012, il stagne, voire régresse, en 2013. Tel est l’enseignement principal que l’on peut tirer de l’étude sur le marché des médicaments génériques, présenté par Philippe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Économies réalisées par les caisses
Crédit photo : FSPF

Ambiance studieuse à la Journée de l'économie de l'officine organisée par " le Quotidien »
Crédit photo : S TOUBON

Marché des génériques en unités (marché des spécialités remboursables en millions unités, par an,...
Crédit photo : FSPF

Marché des génériques en CA TTC (marché des spécialités remboursables en CA TTC, en millions d...
Crédit photo : FSPF

LES ANNÉES se suivent mais ne se ressemblent pas pour le marché des médicaments génériques. 2012, qui a été l’année de la convention pharmaceutique, est également celle d’une très forte croissance des génériques en France. Ils représentent aujourd’hui environ un tiers du marché total des médicaments. En revanche, on constate, depuis le début de 2013, un arrêt et même une légère décroissance de ce marché. Les explications sont nombreuses, mais « le ralentissement du processus de négociation conventionnelle », selon Philippe Besset, y est pour beaucoup.

Ce phénomène est en tout cas très net, non seulement en termes d’unités vendues, mais aussi en termes de chiffre d’affaires. Les graphiques montrent en effet que, en 2012, le pourcentage de génériques en chiffre d’affaires TTC a presque atteint 25 %, mais pour finalement retomber à un peu plus de 20 % au début de l’année 2013. Pour autant, les économies réalisées par l’assurance-maladie grâce aux génériques restent conséquentes. En cumul mobile annuel au mois d’août 2013, l’économie totale s’est montée à 1,8 milliard d’euros pour les caisses, si l’on prend comme hypothèse un marché des génériques valorisé au prix des princeps correspondants et un taux de remboursement moyen de 75 %.

Par ailleurs, si l’on prend en compte le taux de substitution (calculé d’après les molécules qui servent à la rémunération sur objectif du pharmacien) au 31 décembre 2012, on s’aperçoit que ce taux est de 86 %. Au mois d’août 2013, il est d’un peu moins de 81 %, alors que l’avenant correspondant de la convention pharmaceutique n’a pas encore été publié à cette date. Le processus conventionnel devant être relancé dans les prochaines semaines, ce taux devrait donc encore progresser en 2013 et surtout en 2014.

Une rémunération moyenne de 3 300 euros.

Par ailleurs, la rémunération sur objectif, qui a été versée à la fin du mois de juin 2013 (et qui concerne l’exercice 2012) s’élève en moyenne à 3 300 euros par pharmacien. Il faut rappeler que cette rémunération est payée annuellement par l’assurance-maladie, en fonction des objectifs de substitution négociés avec la profession.

À noter aussi, à ce propos, que la rémunération pour accompagnement des patients chroniques sous AVK sera versée au premier semestre 2014 pour les entretiens réalisés en 2013. D’après les chiffres de l’assurance-maladie fournis aux syndicats à la fin du mois d’août, ces entretiens pharmaceutiques ont très bien démarré, et les pharmaciens se sont même emparés de cette nouvelle activité : 20 000 entretiens ont été réalisés dans les tout premiers mois, pour 7 000 à 8 000 officines concernées.

Un peu en marge des génériques en tant que tels, enfin, on doit souligner un autre élément qui a permis de compenser un peu la dégradation de l’activité des officines en 2012 : la modification de la rémunération sur les conditionnements trimestriels. Ce nouveau dispositif a, en effet, fait passer la perte de marge potentielle liée aux conditionnements de cent vingt millions d’euros à quarante-trois millions d’euros seulement pour l’ensemble de la profession.

De plus, les pharmaciens s’étaient engagés à augmenter le taux de pénétration de ces conditionnements trimestriels lors de la signature de la convention : cette augmentation s’est en effet réalisée. Selon les calculs faits par la FSPF avec le concours de la société IMS, la profession est actuellement à un niveau de pénétration des conditionnements trimestriels de 82 %.

F.S.